Comment savoir à partir de quelle quantité de fumée de pot d’échappement inhalée un organisme défaille ? Certains constructeurs automobiles allemands ont eu une idée : pratiquer des expériences sur des animaux, et des humains.
Des singes en cage et des humains, intoxiqués par la fumée ?
C’est un nouveau scandale qui frappe plusieurs constructeurs automobiles d’outre-Rhin, certains dont les noms font déjà fait la une des journaux depuis 2015. Volkswagen, BMW, Daimler, déjà dans la tourmente du « dieselgate » -ils avaient truqué les émissions de leurs moteurs diesel-, affrontent à présent d’autres accusations.
D’après le New York Times, des tests auraient été pratiqués aux États-Unis sur des singes en 2014. Les pauvres bêtes étaient enfermées face à des dessins animés pendant qu'on leur faisait respirer la fumée émise par une Beetle, successeur de la Coccinelle, modèle phare de Volkswagen.
Le grand quotidien américain n’est pas le seul à lancer de telles accusations : les journaux allemands Stuttgarter Zeitung et Süddeutsche Zeitung évoquent à leur tour d'autres tests, menés cette fois en Allemagne et sur des êtres humains. 25 personnes, en bonne santé, auraient dû inhaler, en 2013 et 2014, du dioxyde d'azote, à des concentrations variées.
L’objectif de ces expériences ? Mesurer l'effet de l'exposition à ce polluant ou, dans leur esprit, démontrer l’innocuité des gaz d’échappement.
Le choc outre-Rhin et en Europe
Reste que les réactions sont tombées en cascade. « Nous sommes choqués par ces nouvelles comme n’importe qui d’autre, a réagi la Commission européenne, mardi 30 janvier, via son porte-parole. C’est aux autorités nationales de traiter le sujet et ce type de sujet requiert une action urgente ».
Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, avait qualifié la veille ces expériences d’« injustifiables d’un point de vue éthique » et réclamé des comptes aux constructeurs.
« La confiance en l’industrie automobile est à nouveau écornée », a estimé le ministre des transports et de l’agriculture allemand, Christian Schmidt,