Pollution : on trouve autant de pesticides dans l’air à Paris qu’à la campagne

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Par Laure De Charette Modifié le 12 mai 2016 à 16h05
Pesticides
@shutter - © Economie Matin
3La France est le troisième consommateur mondial de pesticides.

Les pesticides posent un véritable problème de santé publique. Des études scientifiques montrent que les personnes exposées aux pesticides ont plus de risques de développer des cancers, des malformations congénitales ou encore des problèmes d’infertilité que les autres. Or l’air est truffé de pesticides, aussi bien en ville qu’à la campagne !

De l'herbicide jusqu'à Paris

Airparif, l’observatoire de l’air en Ile-de-France, a mené une étude intitulée "Pesticides des villes, pesticides des champs, une double problématique en Île-de-France". Ses résultats sont éloquents : "on remarque quasiment le même nombre de pesticides en ville qu’en zone rurale (36 contre 38)", indique Frédéric Bouvier, directeur d’Airparif.

Mais "les types de composés retrouvés sur chaque site diffèrent". Ainsi on retrouve davantage d’herbicides en zone rurale, tandis que les insecticides/acaricides sont plus récurrents en ville.

Mais, surprise, les Parisiens respirent aussi des herbicides ! "Le cœur de la métropole connaît également de nombreux relevés liés à des activités non agricoles et dont les niveaux ne sont pas négligeables", relève l’étude.

Enfin, 15 composés interdits en tant que phytosanitaire sont toujours détectés en 2014. Notamment en raison du stockage de certains produits, "certains particuliers les gardant à domicile longtemps après leur interdiction".

Une pollution diffuse

Or comme le rappelle un dossier réalisé par le CNRS, les pesticides (insecticides, raticides, fongicides, et herbicides) sont des composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques, utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les animaux (insectes, rongeurs) ou les plantes (champignons, mauvaises herbes) jugés nuisibles aux plantations.

Malheureusement, tous les pesticides épandus ne remplissent pas leur emploi. Une grande partie d’entre eux est dispersée dans l’atmosphère, soit lors de leur application, soit par évaporation ou par envol à partir des plantes ou des sols sur lesquels ils ont été répandus.

Disséminés par le vent et parfois loin de leur lieu d’épandage, ils retombent avec les pluies directement sur les plans d’eau et sur les sols d’où ils sont ensuite drainés jusque dans les milieux aquatiques par les eaux de pluie. Les pesticides sont ainsi aujourd’hui à l’origine d’une pollution diffuse qui contamine toutes les eaux continentales : cours d’eau, eaux souterraines et zones littorales.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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