Le récent pic de pollution à Paris et Lyon a relancé le débat sur la nocivité de l’air pollué. Mais qu’en est-il des conséquences économiques de ce fléau ?
100 milliards d’euros par an en France
D’après les calculs de l’assureur Generali, la pollution atmosphérique serait à l’origine de 650 000 jours d’arrêt de travail en France. Ces heures d’activité perdues diminuent naturellement le PIB, mais engendrent aussi des coûts supplémentaires pour la Sécurité sociale, et donc pour le budget de l’État. 48 000 décès prématurés seraient imputables à ce phénomène dans l'Hexagone.
Si Generali s’en tient à l’estimation réalisée en 2015 par une commission d’enquête du Sénat (soit un coût global de 100 milliards d’euros par an en France), l’assureur avance sa propre estimation du coût à l’échelle de l’Europe : 1 400 milliards d’euros par an. À travers le continent, 482 000 décès seraient imputables à la mauvause qualité de l’air, selon Generali.
D’ici 2060, et à l’échelle mondiale, la pollution atmosphérique sera responsable de 6 à 9 millions de décès prématurés (contre 3 millions aujourd’hui) et de 10 millions de cas de brochite chez les adultes (contre 3,5 millions aujourd’hui). 3,75 milliards de jours de travail seraient perdus à travers le monde à cause de la pollution.
Un coût multiforme
La pollution de l’air engendre plusieurs types de coûts. Il s’agit du remboursement des dépenses de santé par l’Assurance maladie (hospitalisations, soins de ville, versement d’indemnités journalières et de pensions d’invalidité), mais aussi des versements des entreprises pour compenser le fardeau des maladies professionnelles. La commission d’enquête du Sénat évaluait ce seul coût sanitaire à 3 milliards d’euros par an.
Dans une autre étude, le Centre commun de recherche de l’Union européenne a quantifié l’impact économique des mesures anti-pollution. Il chiffre la baisse des coûts externes de la pollution atmosphérique à 40 milliards d’euros. Les avantages économiques directs de ces mesures se traduiraient par un gain de 2,8 milliards d’euros par an, dont 1,85 milliard d’euros de gagnés grâce à la baisse de l’absentéisme, 550 millions d’euros grâce à la baisse des dépenses de santé, 230 millions d’euros en raison de la moindre perte de rendements agricoles et 120 millions d’euros du fait de la diminution des dommages aux bâtiments.