Alors que les mesures européennes annoncées avant l'été ont permis un regain de confiance et d'activité sur les marchés actions, de nouvelles incertitudes politiques freinent encore la reprise économique.
Le marché renvoie aujourd'hui des signaux très positifs : les indices sont au plus haut et même si le risque reste fort, les investisseurs restent confiants quant à une sortie de crise. Cependant, cette confiance reste fragile et l'indécision politique en Europe, si elle continue, pourrait ralentir fortement la reprise.
D'un côté, les difficultés grecques ne sont pas complètement résolues et le manque d'information concernant le montant des aides qui lui seraient accordées et leur déblocage laissent planer un doute quant à une sortie de crise rapide. De l'autre côté, l'Espagne s'enfonce chaque jour un peu plus dans une crise structurelle.
Alors même que la Commission Européenne a annoncé sa volonté de l'aider, le gouvernement espagnol tarde et tergiverse. Si la restructuration du secteur financier est en bonne voie et les besoins en capitaux inférieurs à 60 milliards d'euros, il n'en reste pas moins qu'une sortie de crise sans aide extérieure semble difficile, voire impossible.
Enfin, le risque politique plane sur toutes les régions. Aux USA, la perspective du "fiscal cliff" est une épée de Damoclès qui pourrait s'abattre sur l 'économie et la confiance sur les marchés si les négociations politiques après les élections n'en arrêtent pas la mise en oeuvre automatique . En Europe, le report perpétuel des décisions prises en juin dernier (intervention du FESF, refinancement, …) conséquences des dissensions politiques et des réticences de pays tels que la Finlande, les Pays-Bas ou l'Allemagne, freinent le retour des investisseurs institutionnels sur le marché et nuisent à la visibilité.
Ailleurs, les conflits géopolitiques constituent aussi une menace contre le bon fonctionnement du marché et le retour à croissance mondiale plus soutenue (Iran, Mali, prix du pétrole…). Les gouvernements européens mènent des politiques clairement individualistes. Sans une solidarité au sein de la communauté européenne et une acceptation de l'aide européenne par les Espagnols, le risque est de voir les taux espagnols remonter fortement, entraînant un retour de la prime de risque sur les actifs financiers et un nouveau glissement de l'euro.