Cette phrase est attribuée à Georges Pompidou excédé par la masse énorme de lois et règlements produits par ses collaborateurs. Les politiciens la citent parfois mais ne l’appliquent jamais. Le flot de lois et règlements monte toujours sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter.
La principale raison est que les politiciens prétendent incarner seuls le fameux « Intérêt général ». Ils ne font pas confiance à leurs semblables considérés comme incapables de gérer leur vie. Le reste de la population n’existe pas autrement que comme des enfants qu’ils peuvent diriger à leur gré.
Pourtant les hommes politiques sont des hommes comme les autres. Bien que n’ayant aucune qualification particulière pour intervenir dans la vie des gens ils savent ce qui est bon pour chacun d’eux. La plupart n’ont rien prouvé à part leur capacité à être élu. Malgré cela ils ont réponse à tout. Ils connaissent l’agriculture mieux que l’agriculteur, la médecine mieux que le médecin, l’enseignement mieux que le professeur, la pêche mieux que le marin pêcheur, l’entreprise que l’entrepreneur etc. Avant d’être élus ils n’avaient aucune légitimité à se mêler de la vie d’autrui sans y être invités. Par la magie de l’élection ou du processus qui leur donne un pouvoir sans limite, ils peuvent le faire sans que personne n’y trouve rien à redire. S’ils l’avaient fait sans être élus ils se seraient fait « jeter » ! Quand le politicien n’exercera plus de mandat personne ne lui reconnaîtra le droit de se mêler de quoi que ce soit.
Les politiciens font la politique les individus la subissent. Ils subissent la contrainte d’obéir à des lois « perverties » à qui rien n’échappe. Les Français n’ont pas droit à la parole, la démocratie directe n’existe pas. La vie privée et professionnelle leur est confisquée. Ils n’ont plus de libre choix détruit par des prélèvements exorbitants et des règlements envahissants. Certains en profitent. La foule des solliciteurs se presse aux pieds des hommes de l’État pour quémander leurs faveurs. Les lois sont faites à leur profit. « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». Frédéric Bastiat L’État.
Une conséquence est la destruction de l’initiative et de la responsabilité. Travailler est découragé, entreprendre également. Les gens sont poussés vers l’assistanat. Une autre conséquence est que beaucoup de Français ont parfaitement intériorisé cet état de dépendance. Ils ne peuvent plus imaginer reprendre leur vie en main. Ceux qui leur expliquent qu’ils sont propriétaires de leur vie, du fruit de leur travail, qu’ils sont des Hommes dignes de confiance et de respect, sont considérés comme des hurluberlus. Dans ce contexte c’est donc logiquement que l’État s’étend sans cesse.
Le résultat de ces décennies de confiscation du pouvoir est une société qui s’effondre doucement dans le chômage, le déficit, la dette. La misère s’étend inexorablement. C’est une société de pénurie où pour satisfaireles uns il faut prendre aux autres, ainsi l’État dresse les gens les uns contre les autres. Avec l’étatismeil ne peut en être autrement. La défiance, le pessimisme gagnent toutes les couches de la population.
Malgré ce sombre tableau on peut espérer. La solution connue et éprouvée existe. Il s’agit de la liberté économique. Tous les pays qui ont adopté des mesures pour libérer leur économie ont obtenu des succès dans tous les domaines, de la prospérité qui profite à l’ensemble de la population, à la corruption et au respect de l’environnement.[1] Les individus sont maîtres de leur destin et de leur vie. Ils peuvent choisir. Frédéric Bastiat écrit dans Profession de foi électorale de 1848 « Lorsque le pouvoir a garanti à chacun le libre exercice et le produit de ses facultés, réprimé l'abus qu'on en peut faire, maintenu l'ordre, assuré l'indépendance nationale et exécuté certains travaux d'utilité publique au-dessus des forces individuelles, il a rempli à peu près toute sa tâche.
En dehors de cercle, religion, éducation, association, travail, échanges, tout appartient au domaine de l'activité privée, sous l'œil de l'autorité publique, qui ne doit avoir qu'une mission de surveillance et de répression », et dans La Loi « Se conserver, se développer, c'est l'aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. »Cela signifie que l’État n’intervient pas dans la vie privée ni la vie économique. C’est la théorie économique du « laisser faire ». Elle ferait référence à la réponse d’un M. Legendre à Colbert qui lui demandait ce que l’État pouvait faire pour aider le commerce.
Alors pour 2014, mesdames et messieurs les politiciens « laissez-nous faire ! »