Politique : et si on se projetait dans l’après FN ?

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Rafik Smati Publié le 18 septembre 2013 à 4h02

Depuis plus de 30 ans, le Front National monopolise une grande partie du débat public en France. Chacun, à gauche comme à droite, passe son temps à justifier qu'il ne développe aucune affinité avec ce diable politique. A chaque second tour d'élection, il est question de «faire barrage au front national». Et pourtant, inexorablement, le Front National monte, monte... Si bien qu'aujourd'hui, 34% des Français se disent proches des idées de Marine Le Pen.

Pourtant, le Front National n'est pas le problème de la France. Il en est simplement la manifestation. Le vrai problème de la France est beaucoup plus profond. La France est aujourd'hui atteinte d'une maladie grave aux multiples symptomes : un chômage record, une dette abyssale, une jeunesse désemparée, une fracture générationnelle, une pression fiscale excessive, une souveraineté sous-traitée à des institutions européennes déconnectées de la réalité des peuples... Et face à ça, un vide idéologique sidéral entretenu par des gouvernants qui ont transformé la politique en métier au lieu d'en faire un engagement...

Voilà l'équation qui permet au Front National de prospérer

Vouloir attaquer le FN ne revient qu'à casser le thermomètre sans avoir le courage de soigner la maladie.

J'ai longtemps pensé que les partis de gouvernement tels que le Parti Socialiste et l'UMP connaitraient un jour un sursaut de grandeur qui les conduirait à imaginer un nouveau modèle français vertueux. Je n'y crois plus. Et un nombre croissant de nos concitoyens non plus. Beaucoup se tournent alors vers le Front National, comme un ultime recours. Mais le FN ne représente pas une alternative crédible : son programme économique est une hérésie et le repli sur soi est un danger. D'ailleurs, beaucoup de ceux qui reconnaissent voter pour le parti de Marine Le Pen ne lui accordent aucun crédit pour gouverner le pays. Impasse.

Même si la France va mal, nous sommes pourtant à l'aube d'une possible période faste de l'histoire de l'humanité, qui pourrait s'apparenter à une renaissance. Plusieurs signaux nous permettent de croire en une telle possibilité, en particulier la multitude d'innovations scientifiques et technologiques en gestation : le numérique grâce auquel nous sommes tous interconnectés ; les bio-technologies et les nano-technologies qui vont révolutionner notre quotidien et notre bien-être dans les années qui viennent ; l'impression 3D qui porte en germe la possibilité d'une nouvelle révolution industrielle ; et les innovations à venir dans le domaine de l'énergie qui me paraissent essentielles parce qu'elles conditionnent l'avenir de notre civilisation...

Revenons sur le terrain politique

Croyez-vous vraiment que le personnel politique actuel soit en phase avec cette fabuleuse mutation à venir ? Beaucoup d'entre eux ne l'entrevoient même pas ! Imaginez-vous une seconde le Front National incarner cette renaissance ? Ou le Parti Socialiste ? Ou l'UMP ?

Voilà pourquoi l'avènement d'un nouvel âge d'or ira nécessairement de pair avec un nouveau rapport à l'action publique. J'en suis convaincu : un rassemblement d'un nouveau genre doit émerger : moins centralisé, basé sur la force du réseau et la créativité de la jeunesse. Une organisation révolutionnaire dans ce que ce mot a de plus noble, qui ferait de l'avénement de cette renaissance une obsession. Un mouvement dont la finalité ne serait pas l'élection mais l'aboutissement d'un projet.
Aussi, si vous vous projetez dans une telle idée, je vous invite à vous préparer. Les années qui viennent seront forcément historiques. Restons en contact. Et approprions-nous cette formule de Marc Twain : «Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait» !

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Rafik Smati est chef d'entreprise reconnu dans le domaine de l'Internet. Il dirige le groupe Aventers (Dromadaire, ooprint...), l'un des premiers acteurs indépendants du web français.Il a publié en mars 2012 "Révolution Y", essai dans lequel il trace les contours d'un projet révolutionnaire qui pourrait être porté par la jeunesse.Il est aussi l'auteur de "Eloge de la vitesse" (2011) et de "Vers un capitalisme féminin" (2010).   Vous pouvez retrouver tous ses écrits sur son blog : http://www.rafiksmati.fr/

Aucun commentaire à «Politique : et si on se projetait dans l’après FN ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis