Les transports en commun ne seront plus gratuits pour les policiers

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Par Lea Pfeiffer Modifié le 21 juillet 2015 à 13h38
Police Barbe Tatouage
@shutter - © Economie Matin
1 794 EUROSEn moyenne, un policier touche 1 794 € brut par mois. C'est moins que la moyenne du reste du secteur des fonctionnaires, qui s'élève à 2 516 €.

Ce sont les 29 000 policiers parisiens qui se préparent à perdre leur gratuité des transports, véritable outil de travail en soi. L'administration évoque une prise en charge partagée de l'abonnement. Les syndicats s'insurgent.

Une facture estimée à 24 millions d'euros en 2014

Il y a tout juste un an, dans une note sur le budget 2013 du ministère de l'Intérieur, la Cour des comptes dénonçait un avantage historique des fonctionnaires de police parisiens : une gratuité totale des transports en commun. Leur abonnement RATP est en effet entièrement remboursé par la préfecture de police de Paris. La note totale s'élevant à 69 millions d'euros sur trois ans selon les Sages de la rue de Cambon. Les Magistrats souhaitaient déjà interdire les remboursements à 100% des passes Navigo, les abonnements permettant de circuler librement dans Paris et sa banlieue.
La convention liant le ministère de l'Intérieur et le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) arrivant à terme à la fin de l'année, la gratuité sera bel et bien supprimée. L'administration souhaite donc aujourd'hui aligner les policiers sur la législation en place, en proposant la prise en charge partagée de l'abonnement entre l'employeur et le fonctionnaire.

« Des infrastructures pourries et des effectifs en baisse »

Le refus est unanime à travers les différents syndicats de police. Et ils avouent « ne pas vouloir se laisser faire ». «C'est intolérable! On vit déjà aujourd'hui une situation compliquée avec des infrastructures pourries et des effectifs en baisse. Maintenant, on touche au passe Navigo qui est un outil de travail pour nous, on joue avec la sécurité de nos concitoyens », dénonce le secrétaire national Alliance d'Île-de-France, Fabien Vanhermerlyck. « Le ministère dit que l'on ne rentre dans le cadre légal. Mais c'est normal, le remboursement partagé s'applique pour le cadre domicile travail, nous on peut être partout et à tout moment ».
Autre alternative envisagée : donner des tickets de transports aux différents chefs de service qu'ils partageraient ensuite avec les policiers. Et s'il y a une urgence, l'urgence attendra.« Dans tous les cas, c'est un mauvais signal, surtout dans la situation actuelle. On a besoin de soutien et au lieu de ça, on nous coupe les pattes », témoigne Rocco Contento, le responsable de l'unité SGP Police à Paris. Les syndicats ne manquent pas de dénoncer « un choix politique dans une période où un agent est payé 1 500 € par mois et doit se loger. Là, on rajoute 35 € à sa charge ». Et de souligner l'importance « des agents présents, même en dehors des heures de service, dans les trains de banlieue et qui peuvent intervenir à chaque instant pour aider les contrôleurs ».

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Née en 1994, Léa Pfeiffer débute des études en journalisme audiovisuel à l'ISCPA de Paris une fois sortie bachelière de l'Ecole Boulle. Elle écrit occasionnellement des articles pour Economie Matin et le Journal de l'Economie. En parallèle, Léa Pfeiffer a déjà réalisé deux documentaires : "Aveugles 2.0", et "Capitale Zéro Déchêts".  @aloonontheweb

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