Le très attendu « plan pauvreté » vient d’être dévoilé par Emmanuel Macron. Un sujet que le Président de la République a déclaré comme étant l’une priorités du quinquennat.
La pauvreté, un problème complexe qui mérite une approche globale
Avec le « plan pauvreté » présenté par Emmanuel Macron le 13 septembre 2018, le gouvernement souhaite s’attaquer à la pauvreté dans toutes ses dimensions en privilégiant une approche globale. Cela passe notamment par l’emploi. Le gouvernement se dit ainsi décidé à « refuser une société dans laquelle une partie de nos concitoyens serait considérée comme « inemployables » avec les minima sociaux comme seul horizon ». Concrètement, il s’agit d’inverser la logique selon laquelle l’État aide aujourd’hui les personnes pauvres à résoudre leurs problèmes sociaux (problèmes de santé, de garde d’enfant ou de permis de conduire) avant de chercher véritablement un emploi. Désormais, l’insertion professionnelle et la résolution des problèmes du quotidien se feront de manière simultanée, dans le cadre d’un accompagnement global. Pour faire travailler les personnes sans qualification, 100 000 emplois supplémentaires seront créés dans les entreprises d'insertion.
S’agissant de la santé, un effort sera fait pour rendre les soins plus accessibles. 100 centres et maisons de santé seront créés dans les quartiers prioritaires, et la médecine de ville sera « mobilisée » en milieu scolaire. Les dispositifs CMU-C et ACS seront fusionnés. L’ACS, qui couvre partiellement les frais de mutuelle des personnes pauvres, sera transformée en « CMU-C contributive », son montant variant de quelques euros à 30 euros par mois, selon leur niveau de revenus.
L’enseignement sera obligatoire jusqu’à 18 ans
Les enfants de parents pauvres constituent quant à eux la pièce maîtresse de ce plan, car les inégalités qui empêchent de s’insérer dans la société et sur le marché du travail commencent en réalité dès le plus jeune âge. Afin de garantir à tous l’accès à une alimentation équilibrée, sera mise en place une offre de lait et alimentation infantiles à bas prix, des petits déjeuners seront proposés dans les écoles, et un tarif de cantine à 1 euro dans les « petites communes fragiles » sera instauré. Dans les rues, les services d’aide à l’enfance et les services de l’État organiseront des maraudes conjointes pour « aller vers » les familles avec enfants dans la rue et « prévenir la mendicité ».
Mais surtout, le plan prévoit l’instauration d’une obligation de formation pour tous les jeunes jusqu’à 18 ans. Par ailleurs, dès la rentrée 2020, les pouvoirs publics auront l’obligation de proposer un accompagnement à tout jeune mineur en situation de décrochage durable. Les enfants accompagnés par l’aide sociale à l’enfance (ASE) seront suivis même après leur majorité, jusqu’à l’âge de 21 ans.