Darmanin dévoile son plan : charges supprimées et dette qui explose

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 25 mai 2020 à 14h09
Deficit Activite Economique France 1
@shutter - © Economie Matin
98,1%La dette française était de 98,1% du PIB fin 2019.

Gérald Darmanin est au centre d’un micro-scandale : il sera à la foi maire de Tourcoing et ministre de l’Action et des Comptes publics, avec l’aval d’Emmanuel Macron, qui avait pourtant annoncé qu’aucun ministre ne devra cumuler de mandats s’il est élu aux municipales. Une situation qui ne l’aura pas empêché de dévoiler son plan pour l’économie française.

3 milliards d’euros de charges supprimées pour les entreprises

Dimanche 24 mai 2020, dans l’émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le ministre de l’Action et des Comptes publics a tenté de rassurer les entreprises. Ces dernières s’inquiétaient de devoir payer les charges que l’État leur avait permis de mettre en suspens durant le confinement. Finalement, elles pourront étaler les paiements sur une période de trois ans, dans les secteurs les moins touchés par la crise. Elles devront payer, donc, mais avec un échéancier assoupli ce qui leur permettra de débloquer de la trésorerie. Un calendrier qui ralentira fortement la perception de près de 17 milliards d’euros de charges, selon les chiffres de début mai 2020.

Et pour les secteurs les plus touchés, soit la restauration (les établissements n’ont pas encore été autorisés à ouvrir), le sport, la culture ou encore le tourisme, Gérald Darmanin a annoncé une mesure encore plus drastique : l’exonération des charges sociales. Au total, 3 milliards d’euros ne seront ainsi pas perçus par l’État, correspondant aux charges de 500.000 entreprises.

Forcément, la dette explose

Privé d’une de ses principales sources de revenus, l’État va devoir sortir le chéquier massivement : le report et l’exonération des charges vont faire exploser la dette publique. Une situation que le ministre explique et assume : « La dette, c'est à la fois les dépenses que l'on fait, et on en fait beaucoup, et les recettes qu'on n'a pas ». « Ce qui est certain, c'est que nous avons choisi l'endettement, qui est préoccupant, contre la faillite qui aurait été désastreuse », a-t-il déclaré.

Aucune estimation précise n’a été avancée par le ministre qui juge toutefois quasiment certain que la dette publique française va dépasser 115% fin 2020. Une augmentation proche des 20% : en 2019, selon l’Insee, la dette s’est établie à 98,1%.

Pas de hausse d’impôts ni de coupes budgétaires

Sans surprise, dimanche 24 mai 2020, Gérald Darmanin est resté sur sa position : les impôts n’augmenteront pas. Pas question de réinstaurer l’ISF, par exemple, même durant quelques années seulement. Or, avec des recettes dépassant les 3 milliards d’euros, l’ISF permettrait de rembourser en une seule année l’exonération des charges annoncée pour 2020.

Et pas question de couper, non plus, dans les dépenses de l’État. Au contraire, celles-ci devraient même augmenter avec l’annonce du plan pour les hôpitaux qui se prépare au gouvernement.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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