L’annonce a été une surprise qui n’a pas plu, y compris dans les rangs de la majorité. Un coup dur de plus pour le parti d’Emmanuel Macron, de plus en plus critiqué dans ses propres rangs. Les députés n’auront en effet pas le temps d’étudier le plan prévu pour déconfiner les Français… avant de devoir le voter et l’adopter.
Déconfinement : un vote prévu… le 28 avril 2020
Edouard Philippe l’a annoncé dans un simple tweet samedi 25 avril 2020 dans la soirée : le vote sur le plan de déconfinement, qu’il n’a pas encore présenté, se fera le 28 avril 2020… le jour de la présentation. Initialement, la session de débats du 28 avril devait être réservée à l’application StopCovid de traçage numérique. Finalement, les deux sujets seront traités.
Et c’est justement ce qui déplaît aux députés. S’il n’est pas étonnant de voir que l’opposition critique le gouvernement, dans les rangs LREM aussi des voix se lèvent contre la décision du gouvernement. Ainsi, Martine Wonner, députée La République en Marche, a écrit à Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, dans un courrier publié également sur Twitter : « Nous regrettons que notre Assemblée ne soit réduite qu’à un avis consultatif »
« Comment le législateur peut-il se prononcer en sérénité sur un plan de déconfinement - fondamental pour les mois à venir- alors qu’il ne le découvrira que quelques minutes avant le vote ? », souligne-t-elle.
Même son de cloche chez Aurélien Taché, également membre du parti LREM : « un vote unique sur le plan déconfinement (et donc sans possibilité de se prononcer sur le traçage numérique en tant que tel) et avec un nombre aussi réduit de députés ne correspond pas, au regard des enjeux, à un niveau de démocratie parlementaire suffisant. »
Des critiques de toutes parts
Naturellement, l’opposition n’a pas manqué de souligner le même problème : à droite comme à gauche, les critiques fusent. « Députés automates » pour Jean-Luc Mélenchon, « Silence exigé dans les rangs LREM » pour Olivier Faure et une demande récurrente : avoir « un temps de réflexion » comme le demande Damien Abad (LR).
Avec une Assemblée nationale confortablement acquise à sa cause, et un hémicycle plutôt désert du fait de la situation sanitaire actuelle, le gouvernement devrait facilement obtenir le feu vert pour son plan de déconfinement. Mais au risque de créer de nouvelles fissures dans son unité.