C'est la poussée de fièvre de la semaine d'Arnaud Montebourg : le tout nouveau ministre de l'Economie ET du redressement productif accuse les banques de ne pas financer correctement l'économie (ce qui est tout de même assez vrai), mais au lieu de s'attaquer au problème, il dénonce "les bonus et les rémunérations des dirigeants de banques [qui] ont progressé dans des proportions absolument indécentes".
C'est devant les sénateurs que le ministre de l'Economie ET du redressement productif a piqué une colère, à l'occasion d'un débat sur le rôle de la BPI (Banque publique d'investissement, et sa capacité à financer les PME (nulle). Pour Arnaud Montebourg, ce sont les banques de réseaux qui devraient financer les PME, pas la BPI ! Il semblait avoir préparé sa sortie, car il avait des chiffres en tête "Le PDG du Crédit Agricole a eu une augmentation de 38 %, Natixis 14 %, BPCE 29 %." Il a en tout cas mouillé le Premier ministre, affirmant que celui-ci (Manuel Valls) n'était pas d'accord avec les rémunérations des grands patrons des banques.
La sortie d'Arnaud Montebourg a pris tout le monde de court, d'autant plus qu'une étude de la Banque de France publié cette semaine affirme que les crédits accordés par les banques en France représenter 42 % du PIB contre seulement 36 % en Allemagne, le tout à des taux inférieurs a la moyenne pratiquée en Europe.
A noter que le patron de banque le mieux payé en France est Jean-Lauret Bonnafé, pour la BNP Paribas, avec 3,4 millions d'euros de rémunération dont une forte partie variable, suivi par Frédéric Oudéa de la Société Générale, à 2,7 millions.