Piketty, au piquet ! porte un regard effrayé sur le risque majeur de voir émerger un gourou officiel d'une forme revisitée du marxisme. Car Thomas Piketty développe une approche encore plus perverse que celle de Karl Marx. Son credo ? Vive l'économie de marché, mais à la seule condition que les fruits récoltés par les individus soient raflés par les États chargés d'en disposer selon leur bon vouloir.
"En cumulant les 10% d’ISF et les 80% d’IR, tout contribuable concerné se retrouve de ce fait assujetti à un taux de prélèvement global de… 330% sur le revenu issu de son placement. Inutile de sortir de Normale sup ou du MIT de Boston pour percevoir la philosophie d’une telle démarche. Sans faux-semblant, le but recherché est d’éradiquer à marche forcée toute forme d’enrichissement personnel. Celle existante, mais aussi celle que les futures générations d’entrepreneurs pourraient être tentés de constituer. Le plan du petit bolchevik de l’égalité prévoit en outre l’obligation, pour chaque habitant de la planète, de révéler publiquement la totalité de ses avoirs jusqu’au dernier cent.
Ainsi sont les hommes ou les femmes qui "hantent" les palmarès honnis par Piketty. Aucune raison particulière de les diviniser, cela dit. Leur singularité s’accompagne souvent d’un ego démesuré et d’un perfectionnisme frisant l’obsession. Et ceux qui les détestent sont tout à fait en droit de se défouler en parlant de vénalité, voire de cupidité. Il n’empêche, c’est à travers eux et personne d’autre que s’initie le processus de création de richesse. Croire que l’on va pouvoir s’accaparer très longtemps le fruit de leurs efforts est d’une stupidité sans nom. Laissons de côté le problème moral du pillage légal par les États pour nous intéresser à l’effet collatéral essentiel : quel motif les riches auront-ils de poursuivre leur processus d’accumulation, si c’est pour n’en conserver que des miettes ? Aucun !
Peu importe que le nombre de zéros du bilan de fin d’année ait ou non une incidence sur leur niveau de vie, il constitue l’unité de mesure incontournable du résultat de leurs efforts et de leurs prises de risques. Confisquer les dividendes des entrepreneurs sous prétexte qu’ils sont déjà bien assez gâtés par la vie, c’est stopper net les entrepreneurs dans leur course au profit. Et les stopper net dans leur course au profit, c’est transformer leur activité en une sorte de marche d’un canard sans tête. Au fin fond d’une galaxie lointaine, peut-être existe-t?il une espèce de petits êtres verts indifférents à la victoire. Mais l’Homo erectus n’est pas fait de ce bois. Interdisez à deux ados tennismen de compter les points, et ils ne tarderont pas à ranger leurs raquettes."