Le PIB français dopé grâce à un coup de baguette statistique magique

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 14 mai 2014 à 23h49

La croissance, c'est simple comme un coup de statistiques. Il suffit d'un rien pour gonfler le PIB… L'Insee le prouve en changeant le mode de calcul des comptes de l'État.

La situation économique s'arrange comme par magie

On ne sera pas surpris d'entendre aujourd'hui l'Insee annoncer soudainement de bons chiffres. L'endettement français va reculer, tandis que la richesse produite devrait grimper comme par magie de 2 à 3% ! Mais cette amélioration soudaine de la situation économique du pays n'aura rien à voir avec un retour fracassant de la croissance. Il s'agit en effet d'un simple changement statistique qui porte le doux nom de Système européen de compte 2010 (SEC2010), finalement adopté au terme de discussions qu'on imagine endiablées entre statisticiens et économistes de partout dans le monde.

L'une des deux modifications profondes dans le calcul du PIB touche les dépenses de recherche et développement, les équipements militaires et les bases de données. Ces activités sont désormais comptabilisées comme des investissements, et non plus comme des « consommations intermédiaires » pour la R&D, ou comme un manque à gagner pour les deux autres dépenses, qui ne faisaient donc pas partie du calcul du PIB. Le Produit intérieur brut des pays ayant adopté la SEC2010 — dont la France — vont donc profiter de ce surplus inattendu (mais sans doute bienvenue) de PIB !

Un PIB en hausse

Eurostat estime ainsi que le Produit intérieur brut devrait augmenter de 2 à 3% pour le premier trimestre 2014 en France, en Allemagne et en Belgique. Ce sera un peu plus pour le Royaume-Uni (de 3 à 4%). Les États-Unis avaient mis en place ces nouvelles règles lors de l'été dernier, avec un résultat immédiat : +3,5% de PIB. Globalement en Europe, la richesse produite augmentera mécaniquement de 2,4%.

Autre effet Kiss Kool de ces changements : puisque le PIB augmente, la dette brute, calculée selon la richesse nationale, va elle aussi baisser ! La France va ainsi passer de 93,5% à 91,1% dans le meilleur des scénarios. On aimerait de telles astuces tous les trimestres…

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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