Pétrole : l’OPEP n’a aucune intention de réduire sa production

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 9 novembre 2015 à 14h35
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16%A cause du pétrole bas l'Arabie Saoudite devrait connaître un déficit public de 16% en 2015.

Le pétrole à moins de 50 dollars le baril ne fait pas peur à l'Arabie Saoudite; loin de là. Si le pays a tout de même souffert de la chute du prix du baril en 2015, les pétroliers n'ont toujours aucune intention de le faire remonter. Ils veulent, au contraire, anéantir les autres pays producteurs pour garder la main sur le marché.

L'idée de réduire la production n'a même pas été effleurée

La position de l'Arabie Saoudite concernant sa production de pétrole n'a pas changé : la production restera telle qu'elle et tant pis si les prix sont trop bas pour que l'exploitation soit rentable. L'Arabie Souadite veut avoir main mise sur le marché de l'or noir et elle va continuer de faire ce qu'elle pense être la bonne stratégie.

C'est en somme le résumé de ce qu'a dit Khalid al-Falih, PDG de Saudi Aramco, la compagnie pétrolière publique d'Arabie Saoudite : "Il n'y a pas eu de conversations qui disent que nous devrions baisser la production maintenant que nous avons souffert" a-t-il déclaré au Financial Times. "La seule chose à faire maintenant est de laisser le marché faire son travail".

L'impact du pétrole bas est global

La stratégie de l'Arabie Saoudite est simple et efficace : elle inonde le marché de pétrole ce qui fait chuter les cours. Le prix du pétrole est alors très bas, sous les 50 dollars, et l'exploitation devient peu ou pas rentable pour ses concurrents. La Russie, par exemple, nécessite un baril supérieur à 100 dollars pour que la production de pétrole lui rapporte.

Le pétrole bas a déjà eu des conséquences : plusieurs dizaines de milliers d'emplois ont été supprimés par les compagnies pétrolières qui ont enregistré de fortes baisses dans leur chiffre d'affaire et leur bénéfice. Certaines, notamment dans le gaz de schiste, ont même mis la clé sous la porte.

Mais l'Arabie Saoudite n'est pas exempte de contrecoup : la note de sa dette souveraine a été baissée par Standard & Poor's qui s'inquiète aussi du pétrole bas. Pour 2015 le pays devrait connaître un déficit public de 16%. L'exploitation et l'exportation de pétrole sont en effet une part fondamentale de ses rentrées d'argent.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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