La signature, en fin d'année dernière, d'un accord limitant la production de pétrole devait permettre au prix du baril de remonter. Mais l'accord arraché laborieusement par l'Opep va peut-être avoir un effet inverse…
Depuis le début de l'année, les pays de l'Opep réduisent leur production quotidienne de 1,2 million de barils, avec un objectif clair : soutenir les prix du baril. La tactique a fonctionné, puisque le pétrole a flirté avec les 55 $. Mais le revers de la médaille, c'est que cette hausse des prix a dopé l'industrie pétrolière américaine : le nombre de puits de forage a fortement progressé, ils sont au nombre de 609 sur le territoire US selon le dernier décompte.
Du pétrole domestique aux États-Unis
Cet apport de pétrole domestique — 9,1 millions de barils chaque jour — a mécaniquement un impact sur les prix du pétrole. Le baril WTI a glissé de près de 7,5% en repassant sous le seuil des 50 $. Le baril de Brent recule de 6,9% à un peu plus de 52 $. Les stocks aux États-Unis en ont profité : ils ont progressé de 8,2 millions de barils la semaine dernière, du jamais-vu depuis 1982. Depuis janvier, le pays a stocké 50 millions de barils supplémentaires. Là encore, il s'agit d'une arme pour faire baisser les prix du baril Opep.
L'Opep à la peine
Autant dire que les pays exportateurs de pétrole ne sont pas au bout de leur peine, alors que l'accord de réduction de la production avait été péniblement signé après plusieurs mois de discussion. Cette stratégie ne semble donc pas avoir donné les fruits escomptés. Quant à l'automobiliste, il sera sans doute ravi de payer son essence moins cher !