Le père des grandes réformes du marché du travail allemand à la rescousse de la France ? Peter Hartz, ex-DRH de Volkswagen, et initiateur de l'Agenda 2010, les réformes du marché du travail allemand, sous Gerhard Schröder, pourrait conseiller le président Hollande, pour la suite de son mandat.
Peut-être le tournant majeur du quinquennat de François Hollande. Peut-être même le changement tant annoncé, et finalement si espéré, après 19 mois de présidence socialiste. Ainsi donc Peter Hartz pourrait conseiller le président de la République française. C'est du moins ce qu'affirme un quotidien local allemand, Saarbrücker Zeitung. Le journal affirme également que Mr Hartz aurait déjà été reçu à l'Elysée… Le palais présidentiel ne confirme rien pour l'instant.
Peter Hartz a rencontré François Hollande à l'Elysée
Selon le quotidien local, Peter Hartz n'aurait pas révélé de détails sur son entretien avec François Hollande, mais on se doute bien que si le grand réformateur allemand du marché du travail va conseiller François Hollande, ce n'est pas au sujet de la politique culturelle… Surtout à l'heure où le gouvernement tente de faire baisser le chômage, ou du moins de le stabiliser, puisque l'inversion ne semble plus être à l'ordre du jour après la publication des chiffres de décembre hier soir (lire ici ou encore ici).
Une aide providentielle pour François Hollande à l'heure du "pacte de responsabilité"
Peter Hartz pourrait donc insuffler quelques bonnes idées au chef de l'Etat, à l'heure également où le gouvernement tente de mettre en place, bon gré mal gré, son "pacte de responsabilité", un exercice de haut vol, entre le Medef qui demande une baisse de charges de 60 milliards d'euros d'ici 2017 (lire ici), et les syndicats qui restent perplexes quant aux éventuelles créations d'emplois, la contrepartie proposée par le patronat à la baisse des charges et des impôts pour les entreprises.
Le père de l'Agenda 2010
Mais l'ex-DRH de Volkswagen est un fin connaisseur de ce genre de situation. Son "Agenda 2010" avait profondément remanié l'Etat-providence allemand, pour remettre au travail un pays à l'époque plongé par le chômage. Ses principales mesures avaient notamment été de réduire à douze mois la durée pendant laquelle un chômeur peut toucher ses indemnités.
La seconde loi Hartz a donné naissance à des "mini-jobs" : des contrats de travail précaires et temporaires, mais exonérés de taxes. Enfin la dernière mesure consistait à obliger un chômeur à accepter un emploi, même si celui-ci était moins bien payé que ses indemnités chômage.
Aujourd'hui les résultats de ce chantier sont visibles : le taux de chômage allemand est au plus bas, sa balance commerciale excédentaire, et son coût du travail bien inférieur à celui de la France. Les mauvaises langues répondront sans doute à ceux qui mettent l'ex-DRH de Volkswagen sur un piedestal que ce dernier a été condamné à deux ans de prison avec sursis et plus de 500 000 euros d'amende pour détournement de fonds. Il n'empêche, Peter Hartz ferait presque figure d'homme providentiel pour François Hollande, et pour la France...