Ce vendredi 10 janvier 2014, la vitesse sur le périphérique parisien sera limitée à 70 km/h au lieu de 80 km/h. Pour « 40 millions d'automobilistes » cette mesure n'a que des points négatifs pour l'automobiliste.
Baisse de la pollution : principe nul
La préoccupation environnementale fait bien évidemment partie des priorités de « 40 millions d'automobilistes » et la baisse nécessaire des émissions de particules fines doit être prise en considération.
Cependant, les filtres à particules modernes apportent des résultats extrêmement significatifs en termes de lutte contre la pollution. Aussi, la première lutte contre la pollution repose sur le renouvellement progressif du parc automobile national qui entraînera, par voie de conséquence, une baisse extrêmement significative des particules émises par l'automobile. Autre mesure : la mise en place d'une véritable politique de pédagogie en faveur de l'éco-conduite, qui apportera des effets sensibles sur l'abaissement de la pollution.
Notons aussi qu'une baisse de 10 km/h aura pour effet d'augmenter les émissions polluantes de benzène, venant ainsi contrebalancer le gain relatif en matière de CO2.
La pollution au bruit
Cet argument utilisé par le maire de Paris ne trouve aucun fondement dans les études actuellement menées. En effet, cette « mesurette » n'apporterait qu'une baisse insignifiante de 1 décibel selon le CERTU, soit un changement imperceptible pour notre audition selon les spécialistes (voir guide du bruit des transports terrestres du CERTU-ministère des Transports).
En revanche, investir dans les infrastructures routières telles que les enrobés de nouvelle génération permettrait d'abaisser cette fois-ci de 9 décibels la perception sonore et rendrait perceptible le changement.
Avec la modernisation de nos véhicules et équipements pneumatiques, nous pouvons aussi réduire la pollution sonore de 5 décibels.
Sécurité routière
Passer de 80 à 70 km/h, cela n'aura aucun impact sur l'accidentalité sur le périphérique parisien. La mesure relève de l'utopie en journée, puisqu'aux heures de pointes, les automobilistes ne conduisent qu'à 30 km/h.
Cette diminution n'est une bonne nouvelle que pour les radars fixes. Ils flasheront les automobilistes qui n'auront pas l'habitude de conduire à 70 km/h.
Les risques de la mesure
Avec un abaissement de la vitesse autorisée sur le périphérique, l'automobiliste ne trouvera plus d'intérêt à emprunter le boulevard périphérique en heures creuses et cette mesure pourrait s'avérer contreproductive, puisqu'elle contribuerait à un report de circulation dans Paris intra-muros.
« Cette décision ne trouve aucun fondement, ni en termes de pollution, ni en termes de sécurité ! Alors quel est le véritable objectif ? » souligne Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d'automobilistes ».
Pour Daniel Quéro, président de l'association : « On peut s'interroger sur cette décision prise à deux mois des élections municipales, qui pourrait satisfaire un micro-électorat ultra parisianiste autophobe, maisqui sanctionne un million et demi d'automobilistes chaque jour ».