Les deux tiers de la production de jouets dans le monde viennent du continent asiatique qui a subi en août 2021 un regain de la pandémie de Covid19. Les problèmes d’approvisionnement depuis l’Asie et la hausse des prix des matières premières paralysent le marché du jouet européen.
De grosses ruptures de jouets pour Noël
Chez King Jouet « 20% des produits du prospectus de rentrée manquent. Ceux contenant de l’électronique sont les plus touchés» explique Philippe Gueydon, son directeur général, aux Echos. Ces ruptures de stock, en plus de venir de la pénurie de matières premières, viennent principalement des problèmes d’approvisionnement depuis l’Asie. « Entre juin et fin août, pour nos marques propres, 50 % de nos embarquements d'Asie n'ont pas été faits », explique Philippe Gueydon.
Chez le concurrent, Joué Club, les livraisons prennent également du retard. Selon Franck Mathais, porte-parole de l’enseigne, explique que « les produits qui devaient arriver fin août risquent d’arriver fin octobre. Il y a un risque de rupture qui devrait s’accentuer à Noël ». Face à ces pénuries, les marchands de jouets doivent s’organiser. Certains distributeurs décident d’attendre avant de mettre à la vente certains produits pour qu’ils soient disponibles à Noël ou commandent des références alternatives à celles qui risquent de manquer. Les professionnels du secteur avertissent qu’il vaut mieux ne pas attendre le mois de décembre pour faire les courses de jouets pour Noël.
La pénurie de jouets entraîne une hausse des prix
L'institut NPD estime que l’inflation, en France, devrait atteindre 5% sur la vente de jouets. Pour Frédérique Tutt, experte jouets chez NPD, «sur un jouet à 20 euros, une hausse de 5 % ne sera pas forcément dissuasive. Ce qui conduit le marché du jouet, c’est avant tout ce que demande l’enfant ». De son côté, Philippe Gueydon, directeur général de King Jouet, constate une hausse du prix de 3% chez les fournisseurs. « Le prix de certains jouets va grimper de plus de 10 %. La Barbie princesse Flocon par exemple, coûtera cette année 23% plus cher que l’année dernière », explique le dirigeant de l’entreprise.
Pour les industriels en revanche, le mois de novembre 2021 sera plus compliqué, au niveau de la pénurie, que le mois de décembre, car un grand nombre de marchandises risque d’arriver à ce moment-là. La période de fin d’année s’annonce compliquée pour les distributeurs de jouets après une croissance de 4% à la mi-août 2021 par rapport à 2020, et 4,8% de plus par rapport à son niveau d’avant crise en 2019.