Alors que les nouvelles prévisions de croissance publiées ce jour par l'INSEE s'avèrent particulièrement décevantes, le Gouvernement envisage de « passer en force » sur la mise en place du compte pénibilité. Si tel était le cas, il s'agirait d'une erreur majeure à un moment où nos entreprises connaissent des difficultés très importantes : croissance atone, trésoreries tendues, investissements en berne, chômage en hausse perpétuelle.
Le compte pénibilité, malgré les quelques éléments positifs apportés par la mission de Virville, va en effet apporter une complexité accrue dans la gestion administrative des entreprises.
Son coût important (cotisation générale de l'ordre de 0,2% de la masse salariale ; de 0,6% à 1,6% de la masse salariale pour les surcotisations) va à l'encontre de la volonté d'alléger les prélèvements qui pèsent sur les entreprises et qui leur font actuellement supporter 120 milliards d'euros de taxes et impôts supplémentaires par rapport à leurs concurrentes allemandes.
Enfin, l'insécurité juridique de cette mesure fait reposer sur les entreprises une véritable épée de Damoclès qui pourrait se révéler très dangereuse dans les années qui viennent.
Dans ces conditions, Agnès Lo Jacomo, Présidente du MEDEF Ile-de-France, au nom de ses adhérents (Medef Départementaux et branches professionnelles) demande au Gouvernement la mise en place d'une réelle concertation qui permettra d'aboutir à la sécurisation de décrets qui, s'ils étaient publiés dans la précipitation, ne pourrait que nuire à la bonne marche de nos entreprises.
Alors que le Gouvernement prône un choc de simplification le compte pénibilité, dans sa forme actuelle, représentera un véritable « choc de complexité ».
Le Gouvernement doit comprendre que les entreprises ont besoin de temps pour s'adapter à la mise en application d'un texte qui reste obscur, coûteux et juridiquement peu sûr.