La pêche illégale est endémique dans le golfe de Guinée en Afrique de l'Ouest. Les pays côtiers disposent de peu de moyens pour contrôler leurs eaux et l’on estime qu’ils perdent jusqu’à $ 1,5 milliard de revenus annuels pour les navires opérant dans les zones protégées ou sans licences appropriées.
Un nouveau rapport réalisé par Environmental Justice Foundation (EJF), « Pirate Fishing Exposed: The Fight Against Illegal Fishing in West Africa and the EU », indique au terme d’une enquête de terrain de près de deux ans que 9 embarcations sur 10 impliquées dans les 250 cas répertoriés de pêche illégale au large du littoral de la Sierra Leone exportent leurs produits sur les marchés de l’Union européenne. Ainsi l’ONG interpelle l’UE estimant qu’en tant que principal importateur de poissons, elle a une responsabilité cruciale dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN). Des réglementations ont pourtant été mises en place par l’UE pour empêcher les navires impliqués d'accéder aux marchés européens.
Oliver Drewes, porte-parole de la commissaire européenne chargée de la pêche et des affaires maritimes, Maria Damanaki, a déclaré que l'UE était « très, très préoccupée » par la possibilité que des produits de la mer pêchés illégalement pourrait se trouver dans les assiettes des consommateurs européens. « Nous reconnaissons et acceptons que l'UE soit un marché potentiel pour ces produit » a-t-elle indiqué à Reuters, ajoutant que, si les abus sont confirmés, les navires en infraction ne pourront plus exporter vers l'UE et l’accès aux ports européens leur sera interdit. « Dans la pratique, il s'agit d'une liste noire. Une fois que vous êtes sur cette liste, vous devez cesser vos activités », a-t-elle dit.