Si la pauvreté revêt différents visages en France, un profil semble ressortir de plus en plus souvent : il s’agit d’étrangers pourtant en situation régulière, nous apprend le Secours Catholique dans son dernier rapport annuel.
1 personne accueillie au Secours Catholique sur 2 est de nationalité étrangère
La pauvreté ne cesse de s’accentuer en France, déplore le Secours Catholique. En 2019, le niveau de vie médian de l’ensemble des ménages rencontrés par l’association a baissé de 5 euros par rapport à 2018 (en euros constants) pour atteindre 537 euros. Ce chiffre est très en-dessous du seuil d’extrême pauvreté (40% du revenu médian), estimé à 716 euros en 2019. Par ailleurs, 23% des ménages ne percevaient aucune ressource : c’est 8 points de plus qu’en 2010.
Parmi ces ménages pauvres, un profil ressort de plus en plus souvent : c’est celui des ménages de nationalité étrangère. En 2019, les personnes de nationalité étrangère représentent près d’un adulte accueilli sur deux (49%), soit une augmentation de 2 points par rapport à 2018, alors que leur part dans la population française reste stable autour de 7,4%. Par ailleurs, cette population se féminise: les femmes y représentent désormais 52% des adultes rencontrés. Elle se compose également de plus en plus de familles avec enfants (plus de la moitié des ménages étrangers accueillis).
Être en situation régulière ne protège pas de la précarité
Parmi ces étrangers, il y a bien sûr une part de personnes sans statut légal. La situation de ces derniers est d’ailleurs particulièrement précaire : 78% d’entre eux vivaient en logement instable en 2019 (centres d’hébergement notamment). Mais ce qui inquiète véritablement, c’est que, contrairement à l’idée reçue, les étrangers pauvres ne sont pas uniquement des sans-papiers, loin de là : 40% des étrangers accueillis par le Secours Catholique étaient en effet en situation régulière.
Ces personnes sont âgées de 42 ans en moyenne, sont arrivés en France depuis plus de dix ans et sont majoritairement issues de l’Union européenne, du Maghreb ou des pays traditionnels d’émigration d’Afrique subsaharienne (de l’Ouest notamment). Il s’agit plus souvent de personnes seules et de couples sans enfant vieillissants, ou de femmes, et particulièrement de mères isolées.