A l’occasion de son rapport annuel, l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) a publié une étude ce vendredi 6 février 2015. Elle s’inscrit dans un cadre européen pour déterminer quel serait le « revenu minimum décent », mais fait également un constat de la pauvreté en France.
Qu’est-ce qu’une vie décente ?
Lors de cette étude, les chercheurs ont évalué les « budgets de référence », qui permettent « une participation effective à la vie sociale ». Ils se sont basés sur des villes au niveau de vie moyen : Tours et Dijon pour interroger des ménages. Ils ont classifié et quantifié les besoins minimums en termes d’alimentation, d’habillement, d’hygiène corporelle, de soins, de transport, d’habitation, et de loisirs (sport, culture, vacances, recevoir des amis, offrir des cadeaux…).
Ils ont estimé qu’un couple avec deux enfants, devait gagner 3 284 euros par mois s’ils occupent un logement social (contre 3 515 euros dans le privé), pour vivre sans être en difficulté permanente. Pour une personne active seule cela s’élève à 1 424 euros par mois (1 571 euros dans un logement du parc privé), et pour un retraité vivant seul, 1 569 euros (contre 1 816).
Les familles monoparentales sont les plus touchées par la pauvreté
Les résultats de l’étude mettent en lumière différents niveaux de pauvreté. Didier Gelot, secrétaire général de l’ONPES explique qu’au total, « ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40% de la population ». On ne parle pas ici des cas de pauvreté extrême mais plutôt des Français qui se privent pour ne pas y tomber. Sans être dans le besoin, ils ont prit de plein fouet la crise. Ces résultats sont d’ailleurs corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales.
Les foyers les plus touchés sont ceux des familles monoparentales. 55% d’entre-elles sont pauvres et 40% d’entre elles disposent de moyens insuffisants pour vivre décemment. Rappelons que le seuil de pauvreté se situe à 60% du niveau de vie médian soit 987 euros par mois. Une famille monoparentale avec deux enfants devra gagner 2 599 euros pour avoir une vie décente. On compte également 14% des retraités seuls comme étant pauvres, et 45% d’entre eux en risque de restrictions.