Transformation, encore transformation, toujours transformation. Le mot est de tous les discours, de tous les articles, de toutes les réflexions, tant est si bien qu'à force de l'utiliser, parfois à raison, souvent non, on en viendrait à en oublier les rééls enjeux sous-jacents. Parler de transformation, cela ne peut se réduire à parler de création de valeur économique ou industrielle, cela ne peut être uniquement une posture de communication, un poncif. C'est avant tout un véritable état d'esprit, presque un impératif catégorique, impératif dans lequel doit se fondre pleinement la dimension humaine.
Une obligation de repenser son business model ou son offre de valeur
Notre actualité, qu'elle soit politique ou économique en est un révélateur parlant. L'humain est trop souvent le parent pauvre des transformations, le facteur oublié. De sorte que, là où il devrait intervenir comme un levier, comme un accélérateur, il voit trop souvent son rôle réduit à celui de simple spectateur. Pourtant, cette demande d'implication est forte, et la frustration d'être mis en retrait se fait proportionnellement prégnante. Sans aller sur le terrain politique, trop souvent sujet aux postures partisanes, comme en témoigne le conflit des gilets jaune l'entreprise est un lieu d'étude privilégié.
Combien de conflits sociaux, combien de tensions dans les entreprises du fait de l'incompréhension entre le dirigeant et son corps social ? Quel niveau de défiance au sein de nos entreprises ? Quelles sommes d'incompréhension entre les discours d'une direction el ressenti ou la perception des parties-prenantes ? Les organisations sont en phase de transformation, digitales bien sûr, mais aussi et peut être industrielles. Il faut bien évidemment s'en réjouir, et encourager ce mouvement. Celles-ci sont marquées par une vitesse et une violence rarement vécues. Le risque de disparition est grand, et l'obligation de repenser son business model ou son offre de valeur est réelle.
Mais quid de l'humain ?
Doit-on encore rester dans une logique de gouvernance top down où le salarié ne prend pas son rôle au sein de l'organisation, ou peut-on aujourd'hui réellement poser la nécessité d'une logique de bottom up où chacun devient acteur de sa propre transformation ; où chacun participe à la réinvention de son métier, où chacun donne du sens à son propre rôle ? Parler de transformation, ce ne doit être que parler de sens, c'est à ce prix qu'un corps social, possiblement rétif au changement, peut devenir un relais de mutation.
C'est notre véritable défi : réconcilier transformation et humain.