Au Portugal, le Parlement vote la rigueur

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Par Laure De Charette Modifié le 27 novembre 2013 à 3h03

2014 sera austère ou ne sera pas. Les députés portugais ont voté un budget particulièrement économe pour l'an prochain, au grand dam de milliers de manifestants, qui ont accueilli les élus sous les huées.

La fin de la perfusion se fera dans la douleur

D'après les responsables politiques, c'est le seul moyen pour que le pays retrouve à terme sa liberté et puisse s'émanciper de ses créanciers à qui le pays doit trop d'argent. Ainsi seulement le pays pourra se passer, comme cela est prévu en juin 2014, de l'aide financière apportée par la troïka (UE, BCE, FMI).

Précisément, des coupes budgétaires importantes vont être opérées : 3,9 milliards d'euros d'économies doivent notamment être réalisées l'an prochain (soit 2,3% du PIB).

Les premiers à trinquer vont être les fonctionnaires, qui pourraient voir leur salaire baisser de 2,5% à 12% tout en voyant leur semaine de travail augmenter de 35 à 40 heures (travailler plus pour gagner moins, en somme), et les retraités, notamment les fonctionnaires, qui pourraient voir leur pension amputée de 10%, du moins si la Cour constitutionnelle valide cette mesure.

L'objectif est de ramener le déficit à 4% du PIB l'an prochain, contre 5,5% cette année.

Depuis 2011, en échange du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros consenti par la troïka, le Portugal s'est engagé à entreprendre des réformes d'ampleur pour se remettre à flots. Le pays devait notamment supprimer 30 000 fonctionnaires, soit 4% des effectifs, et reporter l'âge légal de leur départ à la retraite de 65 à 66 ans.

Le cap de l'austérité de plus en plus dur à tenir

Le problème, c'est que depuis qu'il a accepté l'aide extérieure, le pays sombre : ses déficits se sont aggravés, sa dette s'est alourdie et la croissance s'est muée en récession. Pas étonnant dans ces conditions que le cap de l'austérité soit de plus en plus difficile à tenir, et que le nombre de ses partisans se réduise comme peau de chagrin.

En 2013, la Cour constitutionnelle avait rejeté le premier projet de budget présenté par le gouvernement, au motif que les mesures d'austérité qu'il contenait étaient discriminatoires. Ce budget prévoyait déjà une hausse des impôts sans précédent, une réduction des allocations chômage et maladie et privait notamment les fonctionnaires et les retraités de leur 14ème mois de salaire.

Va-t-on vers un bis repetita ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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