Les bons plans pour aller à l’opéra et au concert sans se ruiner

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Par Philippe Herlin Modifié le 13 décembre 2022 à 20h36
Bons Plans Opera Garnier Paris
pixabay - © Economie Matin
5 eurosLe saviez-vous ? L'opéra Bastille met en vente 32 places à 5 euros avant les représentations.

Les saisons 2016-2017 sont sorties, comme les années précédentes, nous reprenons notre guide des bons plans pour se rendre à l’opéra et au concert sans trop dépenser.

Le principal conseil consiste à s’y prendre à l’avance et donc à récupérer les programmes de la prochaine saison 2016-2017, la consultation étant souvent plus aisée que les sites Internet. Cette méthode vaut également pour nos lecteurs de province : Lyon, Toulouse, Nantes, Lille, etc. proposent de belles saisons à des prix abordables, il faut épluchez les programmes.

Le nombre de grandes salles est singulièrement réduit l’année prochaine à Paris car l’Opéra comique est fermé pour travaux jusqu’au 31 décembre 2016, et le programme de réouverture n’est pas encore connu, tandis que le Théâtre du Châtelet va fermer en mars 2017 pour des travaux qui dureront deux ans (la saison raccourcie sera annoncée le 23 mai). Nous nous concentrons ici sur les grandes institutions, mais le mélomane parisien ne manquera pas de consulter également les programmes de grande qualité de l’Auditorium du Louvre, des concerts Jeunes Talents dans le Marais, de la Salle Gaveau, de la Salle Cortot et de l’Opéra Royal de Versailles.

Commençons par l’Opéra National de Paris qui présente la deuxième saison conçue par son nouveau directeur, Stéphane Lissner, et qui comptera, il faut le noter, une majorité de nouvelles productions. Côté opéra, signalons une découverte du répertoire baroque, Eliogabalo de Cavalli, un des piliers du répertoire français, Samson et Dalila de Saint-Saëns, Lohengrin de Wagner (avec Jonas Kaufmann), Cosi fan tutte de Mozart mis en scène par la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker, Carmen de Bizet (avec Roberto Alagna), La Cenerentola de Rossini mis en scène par Guillaume Gallienne, et une création mondiale, Trompe-la-mort de Luca Francesconi sur un texte de Balzac. Il faudra aussi compter avec des reprises de productions de grande qualité comme Tosca de Puccini (avec Anja Harteros), Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, La Flûte enchantée de Mozart, Wozzeck de Berg ou Eugène Onéguine de Tchaikovski. Des ballets de Balanchine et de Forsythe feront leur entrée au répertoire, à côté de reprises du Lac des cygnes ou de La Sylphide.

Comment en profiter sans se ruiner ? La première solution consiste à s’abonner, dès maintenant, même s’il n’est pas forcément pratique de bloquer des dates dans son agenda un an à l’avance. On peut ensuite acheter des places à l’unité, et pour cela l’Opéra a établi un calendrier d’ouverture des réservations tout au long de l’année : par exemple, pour voir Eliogabalo en septembre, il faudra se connecter sur le site le 31 mai à 9h, pour Lohengrin en janvier 2017, ce sera le 20 septembre, etc. On peut ainsi acquérir des places dans toutes les catégories, dont plusieurs sont bon marché, mais il ne faut pas traîner parce qu’elles partent très vite. Il existe aussi un excellent dispositif fonctionnant tout au long de l’année : la Bourse officielle des billets qui permet la revente de billets entre spectateurs en toute transparence et sans marge, avec des souvent prix attractifs. Reste enfin les solutions le jour même : 32 places debout à 5 euros à Bastille (en haut sur les côtés) mises en vente 1h30 avant le début de la représentation, une centaine à visibilité réduite à 10 euros à Garnier proposées à l’ouverture des guichets de Garnier à 11h30. Les moins de 28 ans bénéficient d’une opération spéciale avec des avant-premières à 10 euros seulement, les places sont mises en vente sur le site environ un mois avant la représentation. Quoi qu’il en soit, créez-vous un compte sur le site de l’Opéra pour être averti des différents modes de réservation.

Le Théâtre des Champs-Elysées propose une programmation très diversifiée avec de l’opéra en version scénique (Norma de Bellini, L’Opéra de quat’sous de Weill par le Berliner Ensemble, Don Giovanni de Mozart, Le Retour d’Ulysse de Monteverdi, Pelléas et Mélisande de Debussy) ou en version de concert (L’Enlèvement au Sérail de Mozart, Carmen, Simon Boccanegra de Verdi, etc.). Le théâtre reçoit aussi de grands orchestres symphoniques (le Bayerisches Staatsoper dirigé par Kirill Petrenko, le Philharmonia Orchestra dirigé par Esa-Pekka Salonen, la Staatskapelle Dresden dirigée par Christian Thielemann, etc.), ainsi que de grands solistes, chanteurs (Cecilia Bartoli, Roberto Alagna, Andreas Scholl, Joyce DiDSonato, etc.) ou instrumentistes (Lang Lang, Fazil Say, Nikolaï Lugansky, etc.). Un programme étoffé qui plaira à tous les mélomanes.

Il existe des formules d’abonnement, d’ors et déjà ouvertes, à partir de cinq spectacles, et permettant d’obtenir des tarifs intéressants. Pour les concerts à l’unité, notez la date du lundi 6 juin dans votre agenda puisque l’ensemble des spectacles de la saison seront proposés à la vente, premiers arrivés, premiers servis ! Reste ensuite l’avant-dernière catégorie (visibilité limitée), à 10 ou 15 euros, en vente uniquement au guichet à partir du 1er septembre, et la dernière catégorie (visibilité faible ou nulle) à 5 euros, en vente le jour même une heure avant la représentation.

La Philharmonie de Paris propose les tarifs les plus attractifs. La programmation est essentiellement symphonique mais avec aussi de la musique de chambre, des musiques du monde et de la chanson. Par Philharmonie il faut entendre deux salles, la Philharmonie proprement dite et la Cité de la musique. Par sa disposition "en vignoble" autour de l’orchestre, la Philharmonie permet aux spectateurs d’être proche des musiciens, ce qui constitue une incontestable plus-value. Etablir des préconisations serait trop long, il faut se plonger dans l’imposante brochure (336 pages !), mais signalons tout de même que l’on y retrouvera l’Orchestre de Paris, l’orchestre résident, dirigé par son nouveau directeur musical, Daniel Harding. On y verra aussi la Staatskapelle Berlin et Daniel Barenboim, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky et Valery Gergiev, Chicago et Riccardo Muti, le Bayerischen Rundfunks et Mariss Jansons, Londres et Simon Rattle, etc. Des week-ends thématiques parsèment la saison (le compositeur John Adams, Pâques, la musique celtique, etc.).

Il existe des formules d’abonnement, d’ors et déjà ouvertes, mais il faut surtout noter dans vos agendas le lundi 30 mai à 11h pour l’ouverture sur le site de l’achat des places à l’unité pour l’ensemble des concerts de la saison. Surtout que les places de dernière catégorie à 10 euros, mais offrant une excellente visibilité, ne sont disponibles qu’à ce moment. Un rapport qualité/prix exceptionnel. Ceci dit, les catégories supérieures demeurent tout à fait abordables.

Radio France bénéficie depuis novembre 2014 d’un superbe auditorium recouvert de bois de 1.600 places. Comme à la Philharmonie, le public est disposé autour de l’orchestre et toutes les places offrent une excellente visibilité, une vraie réussite qui permet de décrypter comment le chef d’orchestre et les musiciens se répondent, on a le sentiment de plonger dans la mécanique symphonique. Les orchestres maisons, l’Orchestre National de France et l’Orchestre Philharmonique de Radio France, s’y produisent régulièrement, on n’hésitera pas à piocher dans ce riche programme.

Plusieurs abonnements sont possibles, thématiques ou à la carte (à partir de 5 concerts), jusqu’à la catégorie 4 soit à 20-30 euros le concert, un prix plus que correct. Il existe un intéressant abonnement réservé aux moins de 28 ans (5 concerts pour 55 euros). La vente des concerts à l’unité commence le 1er juin et elle permettra d’accéder aux places de la 5e et dernière catégorie à 10 euros, soit un rapport qualité/prix exceptionnel.

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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