Il y a des paradoxes économiques qu’il convient tout de même de pointer du doigt !
Oui le CAC est presque à 5 000 points… et alors ? Plus la Bourse monte, plus les licenciements augmentent ceci expliquant en partie cela.
Oui les taux sont à zéro ou presque… et alors ? L’immobilier baisse quand même, les épargnants ne gagnent plus d’argent, d’ailleurs l’argent n’a plus de prix car c’est cela qu’indiquent des taux à zéro, voire des rendements négatifs… L’argent n’a plus de prix, or en économie l’argent doit toujours avoir un prix car si l’argent n’a plus de prix, pourquoi investir ? Pourquoi prêter ? Et là c’est tout le mécanisme sous-tendant l’économie qui en prend un sacré coup dans l’aile. Mais rassurez-vous, tout va bien se passer !!!
Oui le pétrole n’est pas cher alors qu’il y en a de moins en moins et qu’objectivement, les gaz de schiste américains ne seront pas aussi durables que ce que l’on pense et que toute cette bulle de 5 400 milliards de dollars pourrait bien nous exploser à la figure lorsque l’on se rendra compte que la mariée est nue…
Oui l’euro est au plus bas depuis plus de 12 ans et se rapproche de la parité mais pourtant le mal a déjà été fait, et l’euro fort a déjà fait fermer les usines françaises… qui ne rouvriront pas !
Oui les banques centrales émettent de l’argent à qui mieux mieux, rachètent tous les actifs moisis des banques, irriguent l’économie avec autant de billets que nécessaire pour éviter les faillites… et pourtant…
ET pourtant la croissance est à plat !
La croissance est négative.
L’inflation est négative.
Le chômage voit une diminution négative de sa courbe… Bref, dans l’économie réelle, c’est mauvais. Ce n’est pas la catastrophe mais c’est mauvais et rien n’y fait, même pas les milliers de milliards créés par les banques centrales.
L’indice du fret est au plus bas !
Ça, en dessous, c’est ce que l’on appelle l’indice Harpex (de Harper source en bas) et c’est l’un de nos aimables camarades lecteurs qui m’a envoyé ce lien cet après-midi pour que l’on puisse le corréler à l’indice BDI (Baltic Dry Index) dont je vous parle souvent.
Car le BDI, lui, c’est l’indice des cargos vraquiers… En gros, ce sont les bateaux qui transportent du charbon, du cuivre ou du minerai par exemple. L’indice Harpex, lui, c’est le prix des containers… et donc du transport des chinoiseries diverses et avariées pour faire court.
Il n’est objectivement pas bon, même si l’on semble noter une remontée légère liée vraisemblablement à un effet saisonnier puisque l’on importe et transporte actuellement tout ce qui va être vendu cet été, notamment vos serviettes de plage et bouées, matos de camping ou autres matelas gonflables made in China, sans oublier les tables de jardin, les parasols et tutti quanti !
Le BDI, lui, se traîne toujours à 568… proche de ses plus bas historiques.
Dernièrement, je vous faisais part de la baisse du déficit commercial US qui était liée en grande partie à une baisse importante des… importations. Tout cela montre bien qu’en dehors des effets passagers et saisonniers ou encore des quantités nouvelles de bateaux sur le marché, le commerce mondial est atone, signe que la croissance l’est également et durablement.
Ne vous laissez pas bercer par la douce euphorie actuelle qui repose sur des éléments économiques fondamentalement malsains.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.