Fabrice Brégier, le président d’Airbus a été longuement interrogé par les journalistes membres de l’AJPAE (l’Association des journalistes professionnels de l’Aéronautique et de l’Espace) qui tenaient leur assemblée générale à Toulouse ce week-end. Le patron d’Airbus s’est montré très confiant sur la bonne tenue des batteries de son futur A 350 alors que celles-ci ont amené la FAA (l’administration aéronautique américaine) à clouer au sol les 50 Boeing 787 Dreamliner déjà en service.
Il faut savoir en effet que ces deux avions sont très proches l’un de l’autre en matière de technologie. Ce sont des appareils qui font appel très largement aux matériaux composites, les systèmes hydrauliques très lourds étant remplacés par des systèmes électriques. En ce qui concerne le 787, toute une série d’incidents ont été enregistrés par les compagnies exploitantes principalement japonaises. Les batteries lithium-ion sans doute trop sollicitées par la demande électrique ont fondu. Et même si elles n’ont pas vraiment pris feu, elles ont dégagé des fumées dans les habitacles qui ont amené les commandants de bord à faire des atterrissages d’urgence.
Les mêmes incidents peuvent-ils se reproduire sur les futurs A 350 dont les trois premiers exemplaires sont en train d’être assemblés à Toulouse ? « Non » a répondu sans hésitation Fabrice Brégier ajoutant « nous avons été très prudents avec notre futur très long courrier ». Le décryptage de cette réponse est simple, il y a moins de technologie avancée autrement dit inconnue sur l’Airbus que sur le Boeing. Et ainsi la consommation d’électricité sera moindre sur l’avion européen et les batteries pourront tenir le coup.
A Toulouse, Airbus maintient le calendrier concernant le premier vol. « Ce sera à la mi-2013 » a expliqué F.Brégier. Il n’est donc pas évident que l’avion soit présenté au Salon du Bourget qui aura lieu mi-juin, ce qui priverait le plus grand salon aéronautique du monde de son attraction n°1. D’autres sources font état d’une présence effective de l’avion au Bourget. Ce qui est sûr c’est que les ingénieurs travaillent sans relâche sur l’appareil et qu’ils ont le secret espoir de voir le futur biréacteur européen voler chaque jour dans le ciel du Bourget.
Pour en revenir à l’accident industriel du 787, les autorités américaines disent qu’elles progressent dans leur enquête. Elles vont envoyer des inspecteurs chez Thalès en région parisienne. Thalès qui construit les câbles à la sortie des fameuses batteries fait maintenant figure d’accusée potentielle, un rôle dont elle se serait bien passé.