La pandémie a fait s’écrouler les ventes de préservatifs

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 12 janvier 2022 à 15h53
Preservatifs Vih Penurie
@shutter - © Economie Matin
1,60 EUROLe préservatif remboursé par la Sécurité sociale, Eden, coûte 1,60 euro la boîte de 6.

Décidément, ça ne s’est pas passé comme prévu : alors qu’au début de la pandémie de Covid-19 le premier producteur mondial de préservatifs s’attendait à une croissance gigantesque de la demande, c’est tout l’inverse qui s’est produit. Au point qu’il a commencé à produire des gants en latex pour compenser la chute des ventes…

Télétravail, incertitudes… quand la pandémie promettait beaucoup de sexe

En mars 2020, rappelle le site américain Quartz, Goh Milah, directeur exécutif de l’entreprise Karex Berhad, leader mondial des préservatifs représentant 20% des ventes, prévoyait que le télétravail allait augmenter le nombre de rapports sexuels, et que les couples allaient utiliser plus de préservatifs afin d’éviter d’avoir un enfant dans une ambiance d’incertitude totale sur l’avenir.

La prédiction n’aurait pas pu être plus fausse : au lieu de la croissance à deux chiffres anticipée par l’entreprise, Karex Berhad a connu une baisse de 40% des ventes en deux ans. Une tendance qui est générale sur l’ensemble du secteur, souligne Quartz.

Moins de sexe… et moins de programmes de prévention

Ce qu’il s’est passé, contre toute attente, est que le nombre de rapports sexuels a baissé. En cause ? La fermeture des hôtels et motels, l’absence de rencontres fortuites ou extra-conjugales, l’absence de vacances… et les couples ne bénéficiant que de peu d’intimité du fait d’une famille nombreuse ou d’un petit logement n’ont pas compensé. Sans compter que, rappelle Quartz, l’activité des prostituées a également été touchée par la nécessité de respecter les gestes barrière, l’absence de touristes ou la fermeture, pour raisons sanitaires, des maisons closes.

Dernier coup dur pour l’industrie : le ralentissement, pour cause de pandémie, des programmes de prévention contre le Sida et autres MST et IST. Ces programmes, qu’ils soient gérés par des ONG ou des États, distribuent des milliards de préservatifs gratuits dans le monde, et sont le premier acheteur de gros. Le ralentissement des programmes, la fermeture des cliniques et l’interdiction de sortir ont fortement réduit cette distribution, et de fait les ventes des fabricants.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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