Pandémie mondiale et mariage, une union malheureuse

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Par Quitterie Desjobert Modifié le 13 octobre 2020 à 11h54
Pandemie Mondiale Mariage Union Malheureuse
@shutter - © Economie Matin
12.000 EUROSEn moyenne un mariage coûte 12.000 euros.

« Oui, je le veux », une petite phrase qui devra attendre quelques temps, la pandémie du Covid-19 en ayant décidé ainsi. Face à la recrudescence du virus, le gouvernement a pris la décision de remettre en place certaines mesures restrictives. Si la fermeture des bars est la plus évoquée, on oublie souvent l'interdiction des rassemblements qui mettent à mal de nombreux secteurs, parmi lesquels celui du mariage.

Une économie florissante fauchée par le Covid-19

Le secteur du mariage regroupe de nombreux professionnels : les wedding planners, les traiteurs, les loueurs de salles et de tentes mais aussi les décorateurs, les fleuristes et les créateurs de robes de mariées. En 2015, cette économie représentait, selon le baromètre de la consommation et du quotidien Sonfinscope, 5 milliards d'euros. La pandémie mondiale a eu un impact considérable sur cette économie dont la haute saison court du mois de mai à fin septembre.

Bien que le nombre de mariages célébrés chaque année en France ne cesse de diminuer passant de 305.000 en 2000 à 227.000 en 2020, l'économie du secteur du mariage est florissante. On estime qu'en moyenne un mariage coûte 12.000 euros.

Une saison 2020 désastreuse

Pour beaucoup de professionnels, la crise sanitaire a été fatale, comme en témoigne les très nombreux « ce numéro n'est plus attribué » auxquels nous avons été confrontés. Hélène Frérot, décoratrice de mariage à la tête de l'entreprise de Table en Table, nous confirme cette tendance à la faillite. «  j'ai contacté une des salles avec qui j'avais l'habitude de travailler, pour un couple de clients qui se marie la semaine prochaine en région parisienne et qui y croient encore. Eh bien pas de réponse, le numéro n'est plus attribué …  »

Pour Hélène Frérot, l'année est très mauvaise, malgré quelques mariages dans le courant de l'été, la grande majorité de ses contrats ont été reportés en 2021. Une situation compliquée pour la professionnelle du mariage qui relativise tout de même : «  cela pourrait être pire ; au moins mon mari a toujours son travail et en tant qu'auto-entrepreneuse lorsque mon activité s'arrête, je ne paye plus de charges  ».

Ariana et Loïc, deux jeunes Français expatriés au Canada, qui devaient se marier en France durant l'été 2020, n'ont malheureusement pas pu rentrer pour se marier, à cause de la crise sanitaire. Ils optent alors pour un mariage intimiste chez eux dans l'Ontario. «  on s'est découverts, on s'est échangés nos voeux et nos alliances et on a trinqué avec nos témoins  » confie Ariana la jeune mariée. Pour pallier l'absence de leurs proches, les nouveaux époux ont fait le choix de renouveler leurs vœux dès leur retour en France avec leur famille et amis. Et cette fois-ci au grand complet !

Le casse-tête des étrangers en quête d'un mariage à la française

La France, c'est « so romantique », c'est pourquoi chaque année de nombreux étrangers la choisissent pour célébrer leur union. Rachel Kaplan directrice de Oh la la ! une agence de wedding planner qui s'adresse à ces couples étrangers a vécu une année particulière avec le Covid-19. «  Depuis le mois de mars (2020) tous mes évènements sont annulés, c'est une année blanche pour moi  ». Une année blanche due essentiellement au profil de ces clients.

En majorité des Américains et des Canadiens bloqués dans leur pays. Une année sans mariage mais qu'elle a consacrée à la rédaction d'un roman et à la préparation de conférences sur les femmes qui ont changé la face du monde. Ce n'est pas la seule raison de cette saison morte. La femme d'affaires a préféré annuler ses évènements pour ne pas participer à la propagation du virus « Je veux être en paix avec moi et avec le monde » explique-t-elle. Ainsi elle comprend et soutient les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement français.

Du côté d'Hélène Frérot, c'est l'incompréhension. «  On tue l'économie, alors qu'il faudrait confiner les personnes à risques. On a besoin de travailler et les jeunes de vivre leur vie  ». Cependant, si les mesures divisent les professionnels du secteur, ils sont d'accord sur la posture à adopter : « Faire le dos rond et attendre que cela passe ».

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Journaliste économique et politique

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