En l'espace de 18 mois, le marché français du photovoltaïque est passé de l'euphorie à la dépression. Le secteur a de nouveau été sous-estimé par les politiques, un positionnement que l’on retrouve trop souvent en Europe... L'Espagne, la République Tchèque, la France et la Grande Bretagne ont donné un coup de frein à ce secteur en plein essor.
La façon dont le précédent gouvernement français a géré cette surchauffe a été trop radicale. Le système de subvention et la bureaucratie afférente sont devenus ingérables, la communication a refroidi l´opinion publique et les lobbys nucléaires n´ont pas été en reste. Des objectifs concrets pourraient cependant être fixés par le nouveau gouvernement pour dynamiser le marché français du photovoltaïque.
Il faudrait revoir à la hausse les objectifs de capacité installée pour 2020, stabiliser le marché jusqu'à la parité des réseaux, recréer des emplois durables, favoriser les petits investisseurs et donc le marché résidentiel pour un partage maximum des subventions.
Nous devrions également créer de la valeur ajoutée sur le sol français avec un focus sur l'intégration au bâti et sur les réseaux intelligents, durcir la certification des installateurs en augmentant les contrôles qualitatifs. Enfin, il faudrait redorer l'image du photovoltaïque auprès du grand public.
Pour atteindre ces objectifs, des mesures concrètes peuvent être mises en place, notamment des subventions plus attractives et surtout plus cohérentes (suppression du crédit d’impôt trop complexe à gérer par exemple). L’objectif d’un giga watt crête installé par an doit être fixé (contre 0,5 GWc actuellement). Le taux réduit de TVA pour les installations résidentielles doit être porté jusqu´à 9kWc et un soutien plus important doit venir des régions et des départements. En termes de certification, une reconnaissance des labels indépendants de type InSoCo doit voir le jour et la certification Quali PV doit être durcie.
Toutes ces mesures à court terme ne doivent pas faire oublier l’objectif à long terme : l´introduction du photovoltaïque comme partie intégrante du mix énergétique français. Ceci implique d’initier et accélérer la mise en place de réseaux intelligents, d’anticiper la transition vers la parité réseau, d’instaurer des normes pour les projets avec forte orientation sociale et environnementale et de promouvoir le photovoltaïque comme un élément de la construction du futur !