Les patrons contre-attaquent. Dans un interview accordée au Figaro, le vice-président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux menace le gouvernement de quitter le pacte de responsabilité si le "harcèlement fiscal" contre les entreprises ne cesse pas. Il y a de l’eau dans le gaz.
La situation est délicate pour l’exécutif, tant il comptait sur ce pacte de responsabilité pour relancer sa politique de l’emploi.
Le patronat craint une réduction du pacte de responsabilité
"Il ne faudrait pas qu’à force de réduire le pacte de responsabilité le gouvernement nous pousse à en sortir" déclarait donc mercredi 4 juin le vice-président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, dans une interview accordée au quotidien Le Figaro. Pour étayer ses propos, le dirigeant de l’organisation patronale met en avant la pression fiscale que subissent les entreprises.
Entreprises : les effet du pacte de responsabilité visibles en 2017
"Les chefs d’entreprises ne verront aucune différence sur leur feuille d’impôt en 2015. Il y aura bien une baisse d’un milliard de la C3S [l’impôt sur le chiffre d’affaire], mais l’essentiel des 6 milliards de suppression ne devrait avoir lieu qu’en 2017, année de l’élection" précise Geoffroy Roux de Bézieux. En termes plus clairs, les patrons ne verront les effets du pacte de responsabilité que d’ici trois ans. Difficile d’embaucher rapidement dans de telles conditions.
Geoffroy Roux de Bézieux : "du harcèlement fiscal jamais vu"
Le vice-président de l’organisation patronale met également en cause le "harcèlement fiscal jamais vu" contre les patrons, alignant les exemples de l’écotaxe, de la taxe carbone, de la surtaxe sur l’impôt sur les sociétés. Soit plusieurs milliards d’euros de taxes à la charge, une fois encore, des entreprises. Une réaction qui n’a pas plu au ministre du Travail. Interrogé mercredi sur RTL, François Rebsamen s’est insurgé contre un tel chantage. "C’est incroyable alors même que le gouvernement fait un effort sans précédent, de près de 41 milliards d’euros envers les entreprises, d’entendre […] sans arrêt les entreprises se plaindre, geindre, pleurnicher". La question désormais est de savoir qui cèdera le premier. Car c’est l’emploi qui est en jeu.