Coup dur pour la Fnac et gros revers pour Alexandre Bompard, son PDG : alors que le 5 juillet 2016 la CFTC, la CFDT et la CFE-CGC ont signé l'accord permettant l'ouverture dominicale des magasins Fnac dans le cadre de l'extension des autorisations prévue par la Loi Macron, l'accord fait l'objet d'un véto. Il se retrouve donc invalidé empêchant, de fait, l'ouverture dominicale du groupe.
Pas d'ouverture dominicale et en soirée pour la Fnac
Tout semblait être prêt : l'accord signé devait permettre à la Fnac, qui a racheté Darty en 2016, d'ouvrir le dimanche et en soirée. Le groupe voulait bénéficier de l'extension des autorisations d'ouverture dominicale prévue par la Loi Macron qui les a faites passer de 5 à 12 par an et, surtout, qui prévoit des Zones Touristiques Internationales où les magasins peuvent ouvrir tous les dimanches de l'année.
Alexandre Bompard a souvent réclamé l'ouverture dominicale pour la Fnac justifiant que si les magasins de bricolage peuvent ouvrir le dimanche car il s'agit d'un "loisir" des Français, les magasins culturels devraient bénéficier de la même autorisation comme en bénéficient les cinémas ou les théâtres. De plus, selon le PDG de la Fnac, ouvrir le dimanche, notamment à Paris, devrait permettre au groupe de résister aux géants du commerce en ligne, Amazon en tête.
Les syndicats n'ont guère apprécié les affichettes de la direction
Dès le début des négociations la CGT, SUD et FO, qui sont majoritaires à eux trois à la Fnac, ont fait de la résistance : ils avaient menacé d'utiliser leur droit de véto ce qu'ils ont fait, selon des sources syndicales, vendredi 8 juillet 2016 par voie postale. La Fnac aurait déjà reçu, selon les informations de l'AFP, les courriers de la CGT et de SUD mais pas celui de FO qui déclare pourtant l'avoir envoyé.
Les syndicats auraient précipité leur action après le placardage, par la direction de la Fnac, d'affichettes présentant le projet d'ouverture dominicale comme acté. "Le 1er dimanche travaillé dans les conditions de l'accord sera le 28 août" lit-on sur une de ces affiches. Celle-ci continue en présentant les "conséquences majeures et préjudiciables" d'un véto des syndicats majoritaires. L'affichage aurait eu lieu le 5 juillet 2016, dès signature de l'accord par les trois autres syndicats... ce qui correspondait à la dernière journée de mobilisation contre la Loi Travail.
"Hasard du calendrier ou symbolique délibérée ?" questionnent les trois syndicats qui ont apposé leur véto.