Le chômage en France ne vient pas du tout de la mondialisation mais de l’Etat

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Par Daniel Moinier Modifié le 31 octobre 2013 à 10h24

Le chômage en France ne vient pas du tout de la mondialisation, mais de l'état dans la mesure où depuis 1975, il n'a pas su appréhender les causes de l'augmentation de la durée de vie. Au contraire, il a été complètement dans le sens opposé en diminuant les temps de travail et d'activité. Ce qui a considérablement augmenté nos déficits, nos emprunts donc la dette et surtout cela a favorisé l'arrivée du chômage qui s’est amplifié à chaque diminution des durées de travail.

Les deux années fatidiques ont été 1982 et 2000.

En 1982/83, sous Mitterrand, il y a eu plusieurs mesures dites sociales (et pourtant cela a touché uniquement le travail):
- Les 39h
- La 5ème semaine de congés
- Le 8 Mai redevenu férié
- Et le passage de 65 à 60 ans de départ en retraite

Cette dernière mesure est de loin la plus catastrophique que la France a pu connaître pour les finances de l'Etat, le chômage, les caisses de Sécurité Sociale, de Retraites, d'Assedic et toutes les lignes du bulletin de paie actuel.

Conséquence : L'arrivée de Laurent Fabius aux Finances, considéré comme très compétent en ce domaine pour gérer la baisse d'activité qui en a suivi. Trois dévaluations du Franc ont été mises en place pour essayer de "digérer" les pertes, puis l'augmentation des prélèvements et nouvelles taxes notamment sur les carburants, puis comme cela n'a pas suivi sur l'ère Bérégovoy, l'arrivée de la fameuse CSG/RDS, qui ne devait qu'être provisoire mais qui s'est étendue à toutes les transactions financières et même les pensions de retraites (seuls non "touchés; les livrets A et DD) qui vient encore de faire parler d'elle sur les produits financiers, notamment l'assurance vie. De 7/8% elle est aujourd'hui passée à 15,5%.

Les 35 heures, le coup de grâce qui a achevé la compétitivité française

Le coup de grâce est arrivé avec l'année 2000 et la réforme Aubry du temps de travail passant de 39 à 35 heures. Avec la conviction qu'en répartissant le temps de travail, on supprimerait le chômage. Effectivement, 4 heures de moins de travail semaine représentent 10% d'heures travaillées en moins, en parallèle des 10 % de chômeurs de l'époque, cela pouvait paraître mathématiquement logique.

Pourquoi cela n'a pas fonctionné ? Pour deux raisons : Réduire le temps de travail en gardant le même salaire, induit simultanément deux importants changements financier pour les entreprises. Le prix de l’heure a augmenté de suite de 11,5% Le coût sur investissement également. Soit du jour au lendemain, pour une entreprise industrielle travaillant en journée 23 % d’augmentation des coûts.


La France, championne du monde la productivité : une mauvaise nouvelle

Qu’ont fait les entreprises : trouver tous les moyens pour réduire leurs coûts par la productivité : plus de travail avec moins d’heures, investissement matériel, robots, automatisme, informatiques, etc… Alors que nous étions déjà assez performants sur une heure de travail, en productivité nous sommes passés dans les années qui ont suivi, progressivement dans les tous premiers mondiaux. Beaucoup d’économistes et médias nous ont d’ailleurs beaucoup vanté notre performance. Mais ils ont oublié le principal, en travaillant moins, productivité et compétitivité ont en fait reculé. Ce n’est pas la peine d’être performant sur une heure si nous travaillons peu. Au bout d’une journée, d’une semaine, d’une année et même sur une durée de vie, si nous travaillons moins que les autres ; sur tous ces niveaux, (nous sommes à peu de chose prêt le dernier de la classe) nous serons moins compétitifs que les autres. Le dernier classement mondial nous a vu passer de la 25ème place à la 29ème

Il manque 23 % de PIB à la France

Depuis 1993, suite au passage de la retraite à 60 ans, nous avons perdu l’équivalent euro d’aujourd’hui, 300 milliards par an. De quoi être bien plus performant que l’Allemagne, qui elle a gardé les 65 ans et même démarrée les 67 ans depuis deux ans.

Depuis les charges sur salaires employés ont été multipliées par trois, celles des employeurs par deux. Cause principale du chômage, des délocalisations.

La liste des impôts, taxes, diminutions de prestations est tellement longue qu’il faudrait un livre complet pour toutes les énumérer dans le détail.

Aujourd’hui, il nous manque 23 % de PIB, donc 23 % d’heures travaillées puisque c’est proportionnel pour ne plus avoir de chômage et un pays enfin au minimum en équilibre. Sans avoir besoin de recourir à tous ces recherches de plus en plus sophistiquées de prélèvements supplémentaires ou diminutions de prestations en tout genre.

Une seule mesure pourrait de suite nous remettre dans le bon sens : Les 40 heures (et pas 39 pour des raisons d’organisation).

Le peuple n’en veut plus et n’en peut plus.

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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