L’opérateur français craint que la situation actuelle du marché et des tendances au low-cost ne le forcent encore à réduire ses marges. Alors qu’il publiait lundi 16 février 2015 ses résultats annuels, il n'a plus qu'une idée en tête: revenir à trois opérateurs sur le marché
Pertes pour Orange ou hausses de prix pour les clients ?
Pour Stéphane Richard le PDG d’Orange, qui affirme que son groupe a perdu plus de « 2 milliards d'euros de marge l'année dernière », la situation n’est plus tenable. Il faut dire que les derniers résultats d’Orange sont en baisse : le groupe a perdu 3 milliards d'euros depuis 2011. Il a pourtant stabilisé ses marges à 30,9% en 2014 au prix de réductions de coûts (700 millions d'euros) et sans doute de certaines augmentations de tarifs.
Durant la conférence de presse qui s'est tenue le 13 janvier 2015, il a appelé à suivre l’exemple des pays revenus à trois opérateurs : « l'Allemagne a estimé un passage de 4 à 3 souhaitable, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Espagne aussi ». Ce qu’il s’est bien gardé de dire, c’est qu’en Autriche où cela s’est fait également, d'après Statistik Austria, les prix ont augmenté de 18,7 % en un an. Ce sont donc les consommateurs qui payent cette absence de concurrence par une hausse des tarifs et une perte de diversité d’offres.
Modeler le marché
Selon Stéphane Richard, les coupables tous désignés sont la montée en puissance des modèles low cost et l’arrivée de Free sur le marché. Sa décision en janvier 2012 de s'en prendre aux tarifs des abonnements a déclenché une guerre des prix. Fini la position confortable des autres opérateurs, il faut maintenant être plus compétitif. Chez Bouygues Telecom on ironise : « A qui la faute? » Orange a en effet favorisé le développement de Free en lui ouvrant ses réseaux dans le cadre d'un contrat d'itinérance.
On pourrait argumenter que la téléphonie est une mission de service public et devrait bénéficier d’un marché le plus stable possible pour plus de qualité. Mais un service public cherche-t-il le profit à la charge du consommateur ? En tout cas pour Orange, il est nécessaire sauver les marges et maintenir les investissements à un niveau suffisant. Stéphane Richard mise sur la consolidation du marché à trois opérateurs, et esquisse un geste vers les deux seuls acteurs du marché pouvant s'intéresser à Bouygues Telecom : Free et Numericable-SFR.
