Orange et SFR sont accusés par quatre opérateurs de pratiques anti-concurrentielles. À la clé : 1,4 milliard d'euros d'amende potentielle.
Entre 2005 et 2008, Orange et SFR se sont effectivement adonnés à des pratiques anti-concurrentielles, sanctionnées comme telles par l'Autorité de la concurrence en 2012. Bouygues Télécom avait porté plainte contre les deux opérateurs en 2006; celle-ci portait sur des offres permettant à leurs abonnés d'appeler en illimité des correspondants sur le même réseau. Les deux sociétés possédaient à l'époque 83% du marché de la téléphonie et ces forfaits ont été de nature à recruter et surtout, à retenir les clients. De fait, « ce mécanisme [a] renforcé les positions acquises des plus gros acteurs », explique un porte-parole de Bouygues.
En décembre 2012, l'Autorité a donc condamné pour ces pratiques Orange et SFR, sanctionnés de respectivement 117,4 millions et 65,7 millions d'euros. Les deux opérateurs ont néanmoins fait appel de ce jugement. Cet « effet tribu » est au coeur de la nouvelle plainte déposée par Oméa Telecom (Virgin Mobile…), Outremer Telecom, Euro-Information Telecom (NRJ Mobile, CIC Mobile, etc.) et à nouveau Bouygues Telecom, qui réclament 790 millions d'euros à Orange. Les mêmes, exception faite d'Outremer Telecom, veulent obtenir de SFR 650 millions supplémentaires.
« Notre demande est tout à fait normale et légitime », déclare Pascal Rialland, directeur général de Virgin Mobile. « Mais ce genre de procédure peut prendre beaucoup de temps ». L'issue de cette nouvelle procédure ne sera donc pas connue avant un bon moment.