Alors que les tarifs de transport routier ont augmenté jusqu'à plus de 20 points depuis le début de l'année, provoqués par une hausse du coût de l’énergie et l’inflation, la profession fait également face à une pénurie de conducteurs, pour beaucoup originaires des pays de l’Est. Comment les entreprises de la profession pourraient être impactées ces prochains mois ? Dans quelle mesure les habitudes d’achat comme de logistique pourraient évoluer ?
Une crise européenne qui aura des conséquences sur le commerce
Dans le contexte actuel, si la crise se poursuit et pour faire face à l’absence de ressources humaines, les entreprises du fret routier seront contraintes de réduire leur service ou d’augmenter leurs coûts en cas d’inflation continue. Le consommateur final en sera donc impacté malgré le soutien de l’Etat dans la crise énergétique pour soulager les professionnels.
On peut sinon s’attendre à ce que les ménages consomment moins à cause de la hausse des prix provoquant ainsi la faillite des entreprises, subissant déjà les effets de la crise de l’énergie et pâtissant d’un manque de ressource. Le phénomène de grande démission amorcé lors du premier confinement pour les métiers de la logistique s’est aggravé avec le conflit en Ukraine, l’Europe de l’Est étant un grand pourvoyeur de chauffeurs.
Un point de bascule qui pourrait repenser les usages de consommation
Résoudre le problème de pénurie de conducteurs sera particulièrement compliqué. Si nombre d’entre eux ont préféré démissionner, il reste encore plus difficile de motiver et former des salariés pour devenir routier. Pour l’instant, la chaîne d’approvisionnement tient, mais cette situation n’est pas viable. On risque de voir un rallongement des délais de livraison et la fin d’année, rythmée par des temps forts tels que le Black Friday, les fêtes de Noël ou les soldes, risque de mettre en exergue le problème. Habitués à recevoir des produits rapidement - parfois même en moins de 24h -, il va falloir s'habituer à d’autres délais ou mieux anticiper s’il y a un impératif en termes de date à respecter.
Une autre manière de travailler pour les professionnels du fret
Du côté des entreprises du secteur, le manque de chauffeurs obligera les chefs d’entreprises à s’attacher à avoir plus de visibilité pour gagner en efficacité et en organisation. En parallèle, il leur faudra mieux maîtriser le remplissage des camions, souvent remplis à moitié ou faisant des trajets retours à vide. Pour ce faire, ils pourront se tourner vers des solutions capables d’optimiser ces aspects logistiques pour continuer d’être rentables tout en respectant mieux l’environnement. La réduction du nombre de chauffeurs obligera les professionnels du secteur à être meilleur pour trouver comment combler les espaces vides dans les camions et optimiser les trajets comme les délais de livraison.
De gré ou de force, consommateurs comme professionnels devront prendre un nouveau virage en adoptant des usages plus vertueux afin d’affronter la crise actuelle et s’adapter aux nouveaux enjeux. La chaîne logistique en sortira plus efficace et modernisée et la volonté de transformation de ses acteurs dictera la rapidité de ce changement.