Le Club Med est actuellement au centre d'une bagarre impliquant des intérêts français, italien et chinois, qui en coulisses tentent de s'emparer du groupe de voyages et de tourisme.
L'attelage sino-français Fosun-Ardian a crée avec Gaillon Invest une structure partie à l'assaut du Club Med au travers d'une OPA qui valorise l'action de l'entreprise à 17,50 euros.
Un actionnaire principal flou sur ses intentions
Mais le premier actionnaire du groupe ne l'entend pas de cette oreille. L'homme d'affaires italien Andrea Bonomi, à la tête de 10% du Club Med au travers de Strategic Holdings, nourrirait l'ambition de racheter la société. Il a ainsi déclaré que le montant offert par Gaillon Invest est sous-évalué, et a menacé de monter jusqu'à 29,9% de l'entreprise, seuil à partir duquel il lui est obligatoire de déclencher une OPA.
Afin de lui permettre de rassembler les informations et l'argent, l'AMF, le gendarme français de la Bourse, a repoussé l'échéance de l'OPA de Gaillon du 23 mai au 6 juin. Bonomi a jusqu'à 18 heures ce lundi pour annoncer s'il souhaite faire une contre-offre.
L'AMF veut des réponses
L'AMF souhaite ainsi mettre la pression sur Strategic Holdings, qui semble jouer un double jeu : d'un côté, Bonomi a toujours indiqué son intention de ne pas prendre le contrôle du Club Med, de l'autre il reste très évasif concernant ce qu'il ferait en cas d'échec du tandem Fosun-Ardian.
Le gendarme cherche ainsi à savoir si oui ou non, la holding compte se lancer ou pas à l'assaut du Club Med. Il faut dire que la « galaxie » Investindustrial, qui contrôle Strategic Holdings, compte quelques entreprises qui pourraient être intéressées par le Club… La confusion et le flou artistique, savamment entretenus par l'homme d'affaires italien, ont eu pour effet de faire sortir l'AMF de sa prudence habituelle.