Le Commissaire européen, Thierry Breton, s’est indigné du rachat de 24% du Britannique OneWeb par le Français Eutelsat. Un rachat qui engage la participation du Français dans deux projets concurrents selon le Commissaire.
Une prise de participation qui ne passe pas
La décision du groupe français Eutelsat de prendre part à 24% dans le capital de l’opérateur de satellites en dépôt de bilan OneWeb, mécontente grandement l’Union européenne et notamment le Commissaire européen Thierry Breton, qui estime que le Français va à l’encontre de ses obligations envers l’UE et joue sur deux tableaux.
En effet, il y a six mois, Eutelsat s’est engagé auprès de l’Union européenne, par contrat, à réaliser une étude technique pour évaluer le projet européen de constellation satellite. En prenant des parts dans la société OneWeb, Eutelsat s’engage également dans le projet de constellation satellite porté par le Britannique et qui est jusqu’ici plus avancé que le projet européen.
Une course à l’accès Internet mondial
« Je ne vois pas comment structurellement une entité peut avoir des parts dans deux projets concurrents » a déclaré Thierry Breton passablement irrité par le comportement du Français Eutelsat. Selon le Commissaire européen, en soutenant un projet concurrent, Eutelsat, compromet son engagement envers le projet de l’Union européenne et ne remplit pas ses obligations contractuelles.
Les deux projets ont pour ambition de permettre à quiconque de se connecter à Internet n’importe où dans le monde, grâce à une constellation satellitaire. Pour le moment, One Web est bien avancé avec déjà 182 satellites en orbite. Pour couvrir l’ensemble du globe, la société doit atteindre 648 satellites mis en orbite basse. Un but qu’elle compte atteindre d’ici l’année prochaine et qui lui permettrait d’être la première constellation satellitaire à permettre un accès internet partout dans le monde.
Eutelsat de son côté estime être parfaitement en droit de prendre des parts dans OneWeb considérant que les projets britannique et européen ne sont, en aucun cas, concurrents. De plus, le Français justifie cette prise de participation par sa volonté de concurrencer le projet Starlink d’Elon Musk. Thierry Breton n’en démord pas et annonce que la Commission européenne va étudier l’accord d’Eutelsat avec OneWeb pour vérifier sa conformité avec le contrat européen.