Les compagnies aériennes ont constaté une baisse des réservations alors que les États ont pris des mesures pour freiner la reprise de l’épidémie de Covid-19 avec le variant Omicron.
Des mesures jugées trop strictes
Pour Willie Walsh, directeur général de l’Association du transport aérien international (Iata), « les gouvernements ont surréagi à l'émergence du variant Omicron à la fin du mois » de novembre 2021. C’est pour cela que les réservations sur vols à l’international ont « brutalement chuté ». L’Iata est le principal syndicat de compagnies aériennes qui regroupe plus de 290 compagnies. Ses membres représentent 83% du trafic aérien global.
Selon l’Iata, qui a subi de grandes pertes à partir de mars 2020, les mesures mises en place par les différents gouvernements sont inefficaces pour ralentir la contagion du Covid-19. Cela concerne entre autres les fermetures des frontières, les mesures de quarantaine ou encore la multiplication des tests. Pour Willie Walsh, il s’agit de mesures « disproportionnées » qui ont un trop grand impact sur les compagnies aériennes.
Retrouver un trafic aérien normal
Avec toutes les mesures prises, « il n'est pas surprenant que les ventes de billets d'avion à l'international effectuées en décembre et début janvier aient brutalement chuté par rapport à 2019, ce qui augure d'un premier trimestre (2022) plus difficile qu'attendu », a expliqué Willie Walsh. Selon des estimations effectuées au mois d’octobre 2021, les compagnies aériennes ont eu une perte cumulée de 137,7 milliards de dollars en 2020 contre 51,8 milliards de dollars prévus pour l’année 2021. En revanche, pour 2022, les pertes devraient être moins lourdes et sont estimées à 11,6 milliards de dollars.
La reprise ne se fera pas uniformément dans le monde. Ainsi, les compagnies aériennes américaines devraient être à nouveau rentables en 2022 selon les prévisions de l’Iata avec 9,9 milliards de dollars de bénéfices cumulés. En revanche, en Europe, où les compagnies sont plus nombreuses à effectuer des long-courriers et à faire face à de plus nombreuses fermetures de frontières, les pertes cumulées prévues pour 2022 seraient de 9,2 milliards de dollars.