Dans un environnement de taux encore très bas et de recrudescence de la volatilité, la sélectivité des titres et l’optimisation du couple rendement-risque au sein des portefeuilles demeurent incontournables.
Malgré la tendance au resserrement des politiques monétaires des banques centrales, l’environnement de taux d’intérêt bas devrait persister au cours des prochains mois, en Europe. Si la BCE va mettre fin à son programme d’achats d’actifs au mois de décembre, son processus de relèvement des taux directeurs ne devrait pas débuter avant le 2ème semestre 2019, un horizon assez lointain pour les investisseurs qui se positionnent sur les marchés monétaires et sur les segments obligataires dits ‘court-terme’. Ces perspectives nous laissent penser que le taux de référence Eonia restera très bas au cours des six prochains mois.
La quête de rendement reste ainsi un enjeu pour les investisseurs en produits de taux, mais ces derniers doivent composer avec un net regain de volatilité sur les marchés financiers en 2018. Les facteurs d’incertitude, notamment politiques, sont actuellement nombreux à l’échelle globale entre les négociations tendues de la Commission européenne et avec Rome sur le budget italien, l’élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro à la Présidence du Brésil, élections des « mid-terms » (renouvellement de la Chambre des représentants et d’un tiers du Sénat) aux Etats-Unis, les conflits commerciaux internationaux, etc. Le cas budgétaire italien contribue à la volatilité des marchés, pour autant nous pensons qu’un accord peut encore être trouvé.
Sur les marchés de taux, nous continuons de privilégier une gestion active dite de « bond-picking ». En effet chaque émission est analysée, comparée et valorisée. La sélectivité des émetteurs et des types d’actifs est d’autant plus nécessaire qu’une hétérogénéité accrue au sein de l’univers obligataire est constatée. Ces dernières années, l’ensemble des titres obligataires étaient globalement performants, évoluant de façon plutôt corrélée. Désormais, nous observons des différentiels de spreads plus marqués entre émetteurs de même catégorie et entre types de titre. Le travail d’analyse approfondie des titres, nom par nom, est essentiel, et c’est pour nous une source de valeur importante.
Des alternatives préférables aux obligations
L’enjeu est également d’optimiser le couple rendement-risque en réduisant notamment la maturité moyenne des portefeuilles. A ce titre, les dépôts à terme sont attractifs dans le cadre de gestions monétaires et obligataires court-terme. Ces instruments prisés en particulier par les entreprises, peut permettre de générer un rendement supérieur à des titres obligataires issus du même émetteur bancaire, pour une maturité inférieure. Nous apprécions par exemple les DAT de maturité un an disposant d’une option de remboursement à 32 jours. Le spread peut être favorable de plus de 20 points de base par rapport au sous-jacent obligataire de même maturité.
De la même façon, les titres de créance négociables ou TCN présentent certains atouts. Ils permettent de réduire la maturité et la sensibilité des portefeuilles à la volatilité. Des TCN très courts, de maturité un ou deux mois peuvent proposer les mêmes niveaux de rendement que des titres obligataires à 12 mois de qualité équivalente. Il est aussi intéressant d’étudier l’univers des TCN non notés, car en général l’absence de notation conduit à un surcroît de rémunération ainsi cela représente une source de rendement additionnelle à moindre risque. Ces titres offrent entre 5 et 10 bps de rendement supplémentaire qu’un émetteur de même qualité. Les TCN constituent une bonne alternative à l’obligataire court terme, jugé assez cher aujourd’hui et dont les émissions sur le marché primaire se raréfient.
Le recours à ces types d’actifs répond aux objectifs de pilotage rigoureux des risques, notamment du risque de crédit, de Swiss Life Asset Managers. L’objectif est de maintenir un cadre d’investissement sécurisé tout en minimisant l’impact sur les performances des portefeuilles monétaires. Par ailleurs, les ratios de liquidité que nous nous imposons au sein de nos fonds monétaires sont, depuis plusieurs années déjà, de 10 et 20% concernant respectivement les liquidités disponibles à tout moment et celles disponibles à l’horizon d’une semaine. Ces exigences excèdent les ratios requis à compter de janvier 2019, dans le cadre de la réforme des fonds monétaires (respectivement 7,5 et 15%). Ces évolutions prudentielles n’auront donc aucun impact sur notre gestion et nos capacités à générer des performances dans un cadre de risque maîtrisé.