La France est face à un sacré dilemme après les attentats du 13 novembre 2015 : réduire le déficit public comme demandé par Bruxelles ou renforcer sa sécurité et ses opérations pour lutter contre Daesh. Pour Michel Sapin, c'est un faux débat : le renforcement de la sécurité aura bien lieu tout comme la réduction des déficits publics. Pour 2016 et 2017, donc, aucun objectif ne sera changé.
Sécurité et réduction des déficits : le nouveau challenge du gouvernement
Invité ce jeudi 26 novembre 2015 matin sur BFMTV, le ministre des Finances Michel Sapin a tenu à mettre les points sur les "i" alors que les mesures de sécurité annoncées après les attentats de Paris ont été chiffrées à 600 millions d'euros : les objectifs de réduction de déficit sont maintenus.
Si le ministre annonce qu'il ne mettra "aucun obstacle budgétaire pour assurer la sécurité intérieure ou extérieure" (donc que toutes les dépenses déjà annoncées ou qui sont à venir seront validées), il veut rassurer Bruxelles et son ancien collègue de Bercy Pierre Moscovici : "Le sérieux budgétaire continuera à s'appliquer".
Pourtant Bruxelles a déjà fait savoir que l'urgence de la menace terroriste pourrait être une raison valable de ne pas atteindre la réduction du déficit public demandée.
Toujours 3,3% de déficit en 2016, 2,7% en 2017
Michel Sapin confirme donc que "la France ne lâchera pas sur cet objectif nécessaire de diminution de nos déficits" et réitère ces derniers : un déficit de 3,3% pour 2016 (contre 3,8% en attendu en 2015) et 2,7% en 2017.
Si la France parvient à atteindre 2,7% de déficit en 2017 (ou même 2,9%) ce sera un véritable tour de force. Non seulement Bruxelles, le FMI ou encore l'OCDE n'étaient pas convaincus que la France pouvait faire baisser son déficit sous les 3% avant 2017 sans de nouvelles réformes majeures, mais avec les 600 millions d'euros de dépenses supplémentaires ça paraît impossible.