Le numérique au service d’une révolution énergétique et économique

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Par Carine Muller Publié le 22 novembre 2013 à 4h28

La France et le monde, avec des degrés d’engagement divers, se sont lancés dans la transition énergétique. Vaste programme. Développement des énergies renouvelables, réduction de la consommation, stockage… Au cœur du nouveau système : les nouvelles technologies du numérique. De quoi créer une véritable révolution énergétique et économique selon Rudy Provoost, auteur de l’ouvrage Energie 3.0.

Un secteur dynamique et créateur d’emplois

La transition énergétique sera un facteur de croissance et d’emploi. Deux millions d’emplois sont attendus en Europe, dont 500 000 en France, d’ici à 2020. Ce n’est pas le Gouvernement qui l’affirme, mais Rudy Provoost, président du directoire de Rexel, groupe français spécialisé dans la distribution de matériels électrique, et auteur du livre Energie 3.0. Selon lui, la transition énergétique ne doit donc pas être vue comme une nouvelle source de dépenses en temps de crise, mais plutôt comme un investissement d’avenir.

De surcroît, la France dispose d’atouts non négligeables dans ce secteur, notamment grâce à une industrie extrêmement compétente. « La France est très bien placée dans la compétition mondiale. La filière française est probablement la plus complète et la plus riche de potentiel. Faire travailler ensemble les grands constructeurs, les énergéticiens, les fabricants et les distributeurs de référence comme Rexel, cela décuplerait nos forces et nos chances de remporter la bataille de l’énergie », précise Rudy Provoost.

Néanmoins, ces perspectives positives ne doivent naturellement pas exempter la France et ses partenaires européens de s’engager concrètement sur ce terrain. Dans l’immédiat, force est de constater que la politique du Gouvernement en la matière demeure au stade de la déclaration d’intentions. Le Débat sur la transition énergétique ainsi que le discours prononcé par François Hollande à l’occasion de la Conférence environnementale le 20 septembre dernier n’ont pas réellement défini une feuille de route concrète.

Les réseaux intelligents pour appuyer la baisse de la consommation d’énergie

Une posture attentiste dommageable compte tenu des fortes potentialités économiques et énergétiques. Certes, le Gouvernement a décidé de baisser la TVA de 10 à 5% pour ce qui concerne la rénovation thermique de l’habitat et un fonds national de garantie de la rénovation thermique va être créé pour réduire le nombre de Français en situation de précarité énergétique. Or ces mesures seront insuffisantes. D’une part la rénovation thermique des entreprises et des institutions publiques est largement tenue à l’écart de ces politiques, et d’autre part ces dernières n’influeront pas nécessairement sur le comportement des ménages.

En effet, se focaliser seulement sur les logements résidentiels serait une erreur. Les enjeux relatifs aux bâtiments industriels et tertiaires sont également très importants. Au total, ce sont entre 13 et 20 milliards d’euros qui sont gaspillés chaque année en France en raison de la surconsommation et de la mauvaise isolation des bâtiments.

Par conséquent, il est indispensable de conjuguer les objectifs environnementaux et énergétiques afin d’obtenir des progrès tangibles en matière d’efficacité énergétique. Les économies seront immédiates avec la réduction de la consommation d’énergie, ainsi qu’avec la mise en réseau de l’énergie au niveau local. A cet égard, les compteurs intelligents, comme Linky mis en place par ERDF en France, ont un rôle central à jouer. Vus comme une « plaque tournante numérique » par Rudy Provoost, ces compteurs sont appelés à être au cœur du déploiement des réseaux intelligents.

Au fond, un système énergétique conjuguant des modèles centralisé et décentralisé pourrait être la solution. Les énergéticiens devront s’adapter aux évolutions structurelles qui caractériseront leur domaine dans les années et décennies à venir. Ils auront naturellement un rôle important à jouer pour mettre en réseau les différentes sources d’énergie : renouvelables, nucléaire, fossiles… Et les initiatives locales, comme les écoquartiers, viendront compléter les politiques globales de rationalisation de la consommation énergétique.

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Détentrice d'un master de Management Stratégique du Changement par l’Innovation, Carine Muller est aujourd'hui consultante en management de l'innovation et analyse les besoins des entreprise pour les accompagner  dans la mise en place de leurs projets d'innovation.

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