La France a bataillé pendant des mois pour arracher à Bruxelles le label « vert » pour le nucléaire : c'est chose faite, ainsi que pour le gaz naturel. Cette décision va faciliter le financement de centrales.
Malgré l'opposition de l'Allemagne et de l'Autriche, la France a obtenu un changement majeur dans la taxonomie européenne pour une finance durable. Le nucléaire et le gaz naturel sont en effet considérés comme des investissements « verts » par la Commission européenne. Ce qui signifie qu'il sera plus facile et moins coûteux d'investir dans la construction et la rénovation de centrales nucléaires et à gaz. « Compte tenu des avis scientifiques et des progrès technologiques actuels, ainsi que de la diversité des défis liés à la transition auxquels sont confrontés les États membres, la Commission estime que le gaz naturel et le nucléaire ont un rôle à jouer pour faciliter la transition vers un avenir essentiellement fondé sur les énergies renouvelables », explique le communiqué de l'exécutif européen.
Feu vert de la Commission
Le projet doit encore être validé par les États membres, tandis que le Parlement européen a un droit de regard sur le texte. Malgré tout, la France ne pourra que se féliciter d'avoir fait entendre sa voix, alors que le nucléaire représente 70% de la production de son électricité. Paris a également annoncé la construction de plusieurs centrales. Mais attention, des critères s'appliquent. Les investissements dans les centrales nucléaires seront qualifiés de verts si le projet décroche son permis de construire avant 2045 (2040 pour les rénovations et les travaux de prolongement de la durée de vie).
Des critères à respecter
Les centrales devront également disposer d'un site d'élimination des déchets radioactifs. Pour les centrales à gaz, l'obtention du permis de construire est fixé à fin 2030 pour les projets produisant des émissions de moins de 270 grammes d'équivalent CO2 par kilowattheure. Ensuite, après 2030, les centrales devront produire moins de 100 g d'équivalent CO2 par kilowattheure, un seuil pour lequel la technologie n'existe pas encore.