Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe EDF, était l'invité d'Olivier Mazerolle, mardi 16 février, dans la matinale d’RTL. Interrogé sur les résultats financiers du groupe en 2015, il s'est dit pleinement satisfait de cette « bonne année » et a également réaffirmé les grandes ambitions de l’électricien tricolore.
Dans un marché en pleine mutation, le PDG d'EDF reconnait que d'importants défis attendent son groupe. « C'est vrai qu'à l'avenir, nous avons de gros investissements à faire pour moderniser nos infrastructures, nos usines de production d'électricité, pour en créer d'autres », estime-t-il au micro de RTL.
Le Grand Carénage est à ce titre l’un des plus importants défis que devra relever EDF au cours des prochaines années. Cet ambitieux programme industriel vise en effet à moderniser et à améliorer les performances du parc nucléaire français en termes de compétitivité et de sûreté. L’objectif, en accord avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), est notamment d’assurer le prolongement de la durée de vie des réacteurs nucléaires en activité dans l’Hexagone. Comme l’a expliqué M. Lévy, « L'Etat a donné son accord pour que nous modernisions le parc nucléaire actuel de façon à ce que la durée de vie d'un réacteur, décidée à 40 ans, puisse être montée à 50 ou 60 ans. » L’atome est essentiel pour générer une électricité bon marché (qui permet à un français de payer ses kilowattheures moins chers « qu'un Belge, qu'un Espagnol, qu'un Italien, qu'un Suisse ou qu'un Allemand ») et décarbonée à 90%.
Washington se pose d’ailleurs également la question du prolongement de ses centrales jusqu’à 80 ans. Le développement soutenu de la filière nucléaire aux Etats-Unis permettrait au pays de « verdir » son énergie, le pétrole étant aujourd’hui la principale source de production. En plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’atome assurerait à l’Etat américain une croissance économique substantielle (près de 60 milliards de dollars aujourd’hui). Londres, de son côté, est également engagée sur la voie du prolongement de ses réacteurs puisque l’Angleterre vient de repousser la date de fermeture de quatre de ses sites.
Jean-Bernard Lévy est par ailleurs revenu sur l'avenir du mix énergétique de notre pays, en rappelant « combien il y a complémentarité entre le nucléaire et les énergies renouvelables ». Cet engagement en faveur des énergies propres se retrouve dans les objectifs annoncés par le groupe depuis plusieurs années. L'électricien tricolore – premier producteur d’énergies vertes en Europe – entend en effet favoriser le déploiement des sources énergétiques renouvelables en France. Dans le cadre de son projet stratégique Cap 2030, lancé en janvier 2015, EDF doublera la puissance de son parc de production d’origine renouvelable sur les quinze prochaines années (de 28 à 50 GW à l’horizon 2030).
Dans le cadre de la transition énergétique – dont il est un opérateur clé selon Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie –, EDF souhaite faciliter l’innovation et favoriser les avancées technologiques dans le domaine des énergies vertes. Le groupe est par exemple investi dans le développement des énergies marines renouvelable, et notamment l’hydrolien.
En immergeant au large de Ploubazlanec (Côtes-d’Armor) la première hydrolienne du parc de Paimpol-Bréhat, le 20 janvier dernier, EDF et DCNS avancent ainsi vers la création de la première ferme hydrolienne du monde. Une expérience qui devrait participer à renforcer l’expertise française dans le secteur des énergies respectueuses de l’environnement. Et favoriser par la même occasion l’émergence d’une filière hydrolienne forte et tournée vers l’international : un atout écologique mais également économique pour notre pays qui pourrait, à terme, devenir un des leaders mondiaux des technologies hydroliennes.