L’écotaxe, ce nouvel impôt dont (presque) personne ne veut

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Par Laure De Charette Modifié le 23 octobre 2013 à 3h33

Un héritage de la mandature précédente. Pas bête, l'ex-Premier ministre François Fillon avait donné son feu vert à une taxe, baptisée « écotaxe » qui n'entrerait en vigueur qu'au 1er janvier 2014. Histoire de laisser à ses éventuels successeurs le soin d'en gérer les retombées sociales ?!

Une taxe sur les poids lourds, pour privilégier les circuits courts

De quoi s'agit-il ? D'une taxe née à l'issue du Grenelle de l'Environnement visant à frapper les poids lourds. Pour chaque kilomètre parcouru, les véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes devront s'acquitter de 13 centimes d'euro. L'objectif : privilégier les circuits courts. Mais de nombreuses exonérations sont déjà prévues : la Bretagne ne sera pas concernée, les véhicules agricoles en seront épargnés, tout comme les véhicules à citerne chargés du transport du lait.

Malgré tout, cette « écotaxe » mécontente notamment les agriculteurs, qui le font savoir bruyamment ces jours ci, et les chefs d'entreprises agro-alimentaires. D'après eux, elle alourdirait le prix du transport de 5% à 10% car elle s'appliquerait à chaque transport d'un animal : de l'élevage à l'abattoir puis dans les trajets vers le grossiste puis vers le centre de conditionnement. Dès lors, ce nouvel impôt, pour une fois pas décidé par le gouvernement socialiste !, leur ferait perdre encore davantage de compétitivité et conduirait à des suppressions d'emplois.

Qui dit écotaxe dit nouvelles infrastructures

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les secteurs des travaux publics et du transport routier sont montés au créneau, cette fois pour défendre la mesure ! D'après la Fédération nationale des travaux publics, les recettes de l'écotaxe étant destinées à financer des travaux d'infrastructures, elles permettront « de réaliser 500 millions d'euros de travaux en 2014 », ce qui générera 4 000 emplois sur les chantiers. Les représentants des routiers ne se sont pas privés de menacer de bloquer les routes du pays si d'aventure, le gouvernement avait la fâcheuse idée de supprimer cette future nouvelle taxe.

Mais le gouvernement défend, pour l'heure du moins, cette taxe. Vive la solidarité des gouvernements en matière fiscale ! D'après le ministère des Transports, le coût du transport ne représente que 10% maximum du prix acquitté par le consommateur donc la hausse du coût sera limitée : d'après leurs calculs, le prix du kilo de tomates ne progressera que de 1 centime...

Quoi qu'il en soit, merci monsieur Fillon pour ce joli souvenir laissé dans les placards !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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