Bouygues ne veut décidément pas lâcher le morceau. La proie (en l'occurrence SFR, ses 21,3 millions de clients et sa 4G qui couvre déjà plus de 40 % de la population) est trop belle !
Bouygues a trouvé trois nouveaux actionnaires
Alors que Vivendi a entamé des négociations exclusives avec Numericable la semaine dernière afin de lui revendre sa filiale SFR, Bouygues, le candidat rejeté, vient de mettre sur la table une nouvelle offre. Un retournement de situation en perspective ?
Bouygues propose désormais 13,2 milliards d'euros à Vivendi pour lui racheter SFR, grâce à l'arrivée surprise de trois nouveaux investisseurs. Soit 1,9 milliard de plus que lors de sa dernière offre, dont une grande partie en cash et non plus seulement en dette comme prévu initialement !
Du coup, c'est aussi un peu plus que ce que Numericable a offert, à savoir 11,75 milliards d'euros (c'était 850 millions d'euros de plus que sa proposition initiale). Vivendi va-t-elle se laisser tenter et interrompre les négociations, ce qu'elle a parfaitement le droit de faire ?
L'autre point fort de Bouygues, c'est le soutien des autorités. Les ministres qui suivent le dossier, comme Arnaud Montebourg (Redressement Productif) et Fleur Pellerin (Economie numérique), mais aussi la Caisse des Dépôts (dirigée par Jean-Pierre Jouyet, grand ami du président), ne cachent pas leur envie de voir Bouygues rafler la mise.
La CDC est même prête à devenir actionnaire de la nouvelle entreprise, une fois cotée en bourse, à hauteur de 3 ou 3,5%, soit une participation d'environ 300 millions d'euros.
Martin Bouygues, le multimilliardaire fondateur de l'entreprise éponyme, a fait savoir qu'en cas de victoire, l'accord conclu avec Free, le quatrième opérateur de la bande, tiendrait bel et bien : Bouygues lui vendra son réseau mobile –environ 15 000 antennes – ainsi que des fréquences, dont celles de la 4G, moyennant 1,8 milliard d'euros.
Numericable veut rester le chouchou
Alors que le microcosme s'agite, Numericable tente de rester serein, même si les nuages s'amoncellent. « Depuis vendredi, nous travaillons de manière étroite et efficace avec les équipes de SFR et de Vivendi » a fait savoir l'entreprise.
« Je n'ai jamais eu de doute sur la réalisation de cette opération. Et l'accord d'exclusivité que nous avons signé avec Vivendi n'est pas une simple feuille. C'est un protocole assez long négocié depuis des semaines » a cru bon de rappeler Patrick Drahi, PDG du câblo-opérateur.
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