Le maître a rendu son verdict : l'élève garde une bonne note ! Une des trois grandes agences de notation, l'américaine Moody's, a confirmé la note AAA de la zone euro, la meilleure possible. Mieux, elle a même relevé sa perspective de « négative à stable ».
La zone euro est jugée solvable
Traduction : la zone euro va pouvoir continuer à emprunter de l'argent sur les marchés à des taux bas, car elle est jugée solvable (même si en réalité, même quand un pays, comme la France par exemple, perd son triple A, il peut continuer à bénéficier de taux d'emprunt très intéressants : ainsi le taux moyen pour l'ensemble des emprunts à moyen et long terme s'est établi à 1,54% en 2013, un plus bas historique, contre 4,15% en moyenne entre 1998-2007).
Cette bonne note est d'autant plus étonnante que sur les 18 pays membres de la zone euro, seuls 3 d'entre eux conservent leur fameux triple A auprès de l'une ou l'autre des agences de notation (Standard and Poors et Fitch inclus) : l'Allemagne, la Finlande et le Luxembourg.
La France, elle, est notée par cette agence AA1, la deuxième meilleure note possible, mais assortie d'une « perspective négative ». Ce qui signifie que, si les réformes promises par l'exécutif, comme le pacte de responsabilité par exemple, s'avèrent in fine « ralenties ou diluées », Moody's pourrait à nouveau baisser la note d'un cran.
L'Europe, une terre d'investissements moins risquée
Pourquoi l'Europe reçoit-elle une si bonne note ? D'après l'agence, le risque lié à la dette européenne a diminué ; les pays en proie à de graves crises financières et qui ont bénéficié de plans de sauvetage de la part de l'Union Européenne comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal, Chypre, ne sont plus en danger de défaut de paiement.
Malgré tout, des doutes persistent quant au risque de déflation notamment, c'est-à-dire de diminution générale et durable des prix. Or la déflation entraine mécaniquement une baisse de la consommation -si les prix baissent, pourquoi acheter maintenant ce qui coûtera moins cher demain ?-, mais aussi de l'investissement car les gens ont moins envie d'acheter et donc d'emprunter. Et donc la croissance du PIB baisse. Et donc des entreprises font faillite, le chômage augmente, le pouvoir d'achat baisse, et les prix baissent. Un cercle vicieux dont il est très dur de sortir !
Bref, l'Europe, selon Moody's, est sur la bonne voie. Mais le bon élève ne doit pas se reposer sur ses lauriers !