La fonction publique doit rendre le pouvoir aux Français

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Par Jean-Baptiste Leon Modifié le 24 octobre 2014 à 5h34

La moitié des parlementaires sont des fonctionnaires ou assimilés. Dix des seize ministres du gouvernement Valls II sont hauts fonctionnaires et trois d’entre eux viennent de l’enseignement public.

Cette très nette surreprésentation des élus issus de la fonction publique au gouvernement et au Parlement est une exception française. D’aucuns l’expliquent par le fait que des individus qui ont choisi d’être des fonctionnaires ont par définition le goût de la chose publique.

Mais elle se justifie certainement plus par les facilités d’accès à la mandature dont bénéficient les fonctionnaires.Ceux-ci ont, en effet, la possibilité de se mettre en disponibilité le temps de leur mandat. Une fois celui-ci achevé ou après une déroute électorale, l’élu retrouve poste, grade et salaire de départ. Et dans un monde comme celui de la politique où la cooptation, voire la consanguinité, sont reines, les politiciens issus de l’administration ouvrent les portes à leurs collègues.

Deux moments soulignent cette irruption des commis de l’Etat dans la vie politique et, plus particulièrement, à l’Assemblée nationale. D’abord, les élections législatives de 1978 à l’issue desquelles beaucoup d’énarques deviennent députés, dont, à droite, Gérard Longuet, Philippe Séguin, François Léotard...

Et si, jusqu’à la fin des années quatre-vingt, la haute fonction publique est mieux représentée dans les partis du centre et de droite que dans les formations politiques de gauche, les choses commencent à changer à partir de 1981 : un contingent de professeurs et d’instituteurs, mais aussi d’énarques, sort du chapeau de François Mitterrand. Parmi eux, Jacques Attali, Elisabeth Guigou, Ségolène Royal, ou encore François Hollande. Trente-trois ans plus tard, cette caste dirige toujours le pays avec le succès que l’on sait...

Les hauts fonctionnaires monopolisent les postes clés de l'Etat et produisent des hommes politiques qui, formatés par ce système, renonçent à le réformer.

Les parlementaires-fonctionnaires sont à la fois juge et partie. Comment un fonctionnaire, qui vit par définition de l’argent public, pourrait-il voter l'impôt en toute indépendance et se prononcer sur le budget de l'Etat ? Comment un fonctionnaire pourrait-il se montrer favorable à une réduction drastique des effectifs de la fonction publique, mesure pourtant incontournable pour baisser la dépense publique ?

Si le statut de fonctionnaire n’était pas garanti à vie, la société française serait plus ouverte et plus mobile. C’est pourquoi il faut absolument exiger que les parlementaires démissionnent de la fonction publique une fois élus. Contribuables Associés continue de se battre sur ce terrain en poursuivant la mobilisation de l’opinion publique et en maintenant la pression sur les élus.

Article extrait de "les Enquêtes du Contribuable volume 7", édité par Contribuables associés,

reproduit ici avec leur aimable autorisation.

Contribuables

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Jean-Baptiste Léon est journaliste, rédacteur en chef des "enquêtes du contribuable".

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