14,3% de la population, soit 8,7 millions de personnes, vivent désormais sous le seuil de pauvreté en France, c'est-à-dire avec moins de 977 euros par mois... Selon l'étude de l'Insee parue aujourd'hui sur les niveaux de vie en 2011, la pauvreté s'immisce dans un nombre croissant de foyers depuis la crise de 2008. Cela faisait depuis 1997 qu'elle n'avait été aussi répandue. C'est bien simple : le niveau de vie des plus modestes diminue pour la troisième année consécutive.
De plus en plus de pauvres...
Depuis le début de la crise en 2008, ce sont près de 900 000 personnes, hommes, femmes, enfants, vivant dans l'Hexagone qui ont basculé dans la pauvreté et dans ses corollaires récurrents : habitat indigne, surendettement, mauvaise alimentation, décrochage social... Parmi eux, des chômeurs, mais aussi des jeunes âgés de 18 à 29 ans et de plus en plus de travailleurs pauvres qui n'arrivent pas, malgré leur salaire, à joindre les deux bouts. En revanche, on compte moins de retraités pauvres.
... mais aussi d'inégalités depuis la crise
Mais avec la crise, tout le monde ne s'appauvrit pas loin de là, et c'est tant mieux. Mais du coup, les inégalités se creusent. En 2011, les 10% les plus aisés ont eu un niveau de vie 3,6 fois plus élevé que les 10% les plus pauvres (contre 3,5 fois plus en 2010, et 3,4 fois plus en 2009). Ils gagnaient en moyenne 37 450 euros par an, contre seulement 10 530 euros pour les 10% les plus modestes.
Faible revalorisation du smic, flambée du chômage, des CDD et des embauches à temps partiel d'un côté, augmentations de salaires indexées voire supérieures à l'inflation et dynamisme des revenus du capital de l'autre : pas étonnant que les écarts se creusent.