Depuis mardi matin, c'est un échange de balle explosif dont nous gratifient Matignon et Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF).
Le coup d'envoi a été donné par le président de la FFF. Dans une interview accordée au Parisien, il assure que la taxe à 75 % sur les gros revenus, déplacée récemment des particuliers vers les entreprises (lire ici la réaction de Laurence Parisot à ce sujet), ne touchera pas les clubs de football. Cette taxe est finalement censée toucher toutes les entreprises qui verseraient, à certains de leurs employés, des salaires supérieurs à 1 million d'euros.
Or pour Noël Le Graët, les clubs de football ne font pas partie du lot puisque cette taxe serait destinée aux grandes entreprises alors que les équipes professionnelles sont considérées comme des PME. Et le président de la FFF de cadrer un peu mieux son tir : "Cela ne concerne pas les PME. Le Premier ministre à qui j'ai posé la question a été clair : seules les grandes entreprises seront taxées. Or les clubs professionnels sont considérés comme des PME."
Y-a-t-il de la mauvaise foi dans cette déclaration ? On est en droit d'en douter quand on sait que peu de PME en France bénéficient d'un budget de 300 millions d'euros, l'actuel budget du Paris Saint Germain…
Quoi qu'il en soit, l'offensive de Matignon ne s'est pas faite attendre. Jean-Marc Ayrault a réagi vite pour ne pas se faire acculer dans sa surface de réparation. Affirmant n'avoir eu "aucun contact" récent avec le président de la FFF, le Premier ministre a répété ce matin que toutes les entreprises versant des salaires de plus d'un million d'euros seraient concernées par cette fameuse taxe.
Alors, à moins de baisser les salaires des joueurs (mais ne rêvons pas), le match Ayrault-Le Graët est pour l'instant en faveur du Premier ministre.